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Cameras for creativity, des appareils photo pour les jeunes défavorisés

Le photographe Éric Vazzoler lance un KissKissBankBank afin de financer des appareils photo pour les ateliers qu’il anime auprès d’une jeunesse défavorisée mais pleine de talent. (Photo d’ouverture © Munir J.)

Éric Vazzoler anime des ateliers photo pour les jeunes depuis plus de vingt ans. L’année dernière, Fisheye Magazine publiait un article sur son projet Pics for Peace #Ukraine 2015. Le photographe réunissait sur un blog les images des deux côtés du conflit, réalisées par de jeunes Ukrainiens lors d’ateliers animés courant 2015.

Éric Vazzoler (au centre) lors d’un atelier avec des jeunes réfugiés en Allemagne en août 2016

Aujourd’hui, il lance un appel aux dons pour l’aider à financer ses deux prochains projets. Le premier s’articule autour de malvoyants du Kazakhstan en avril et mai 2017. Le second à pour objectif de travailler avec de jeunes réfugiés de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan à Kehl/Rhein en Allemagne de juin à décembre 2017.

Retour sur l’article de Fisheye N°20.

Donetsk, mars 2015. Anastasia, 24 ans, et Renata, 19 ans, réalisent un reportage sur un duo de danseurs hip-hop. Elles participent, comme une vingtaine d’autres jeunes de la région, à un atelier photo animé par Éric Vazzoler. Un mois plus tôt, les dirigeants de l’Ukraine, de la Russie, de l’Allemagne et de la France se réunissaient à Minsk pour signer un accord de cessez-le-feu de la guerre du Donbass.

Soldats/rebelles de la brigade « Vostok », région du Donbass, février 2015 © Valerya Simakova

Éric n’en est pas à son coup d’essai. Photographe depuis trente ans, cela en fait vingt qu’il dirige des ateliers. Son domaine de prédilection, la jeunesse. En 1995, les politiques culturelles sous la présidence de Jacques Chirac tentent de réduire la fracture sociale dans les quartiers défavorisés, notamment en y envoyant des artistes. Éric quitte Paris pour s’installer à Mulhouse en 1996, initialement pour un projet de sept mois – il y restera cinq ans. Poursuivant sur cette voie, il anime de nombreux ateliers : au Kazakhstan avec les petits-enfants des déportations staliniennes, en Pologne avec des malvoyants, dans des prisons en France et en Allemagne, ou avec des étudiants handicapés sur le campus de Strasbourg.

Pourtant, c’est vers les langues étrangères qu’Éric s’est initialement tourné en étudiant le russe à la Sorbonne. Amoureux des pays d’Europe de l’Est, il y a photographié la jeunesse et organisé des ateliers. S’il a suivi de près les événements de février 2014 à Kiev, il a néanmoins mis plusieurs mois à se rendre sur place. « Parce que je ne suis pas un photographe de conflits. Parce que je n’avais pas forcément la même lecture que les médias occidentaux sur ce qui se passait, je ne me suis pas précipité là-bas pour faire des photos. Puis, je me suis dit : “Tu n’as qu’à faire un atelier photo avec les jeunes que tu trouveras, dans les conditions qu’on pourra créer.” » En décembre 2014, Éric lance une campagne de financement participatif pour mettre en place un atelier photo à Donetsk, à l’époque bombardée jour et nuit, et part en février 2015. Les premiers jours dans la capitale de la République populaire de Donetsk sont difficiles : « Les deux premières semaines, les bombardements étaient vraiment très durs, et les jeunes n’allaient plus à l’école depuis déjà des mois, ils restaient cloîtrés chez eux », explique le photographe. Le 11 février, la signature du traité de Minsk 2 instaure le cessez-le-feu dans la région du Donbass. Les étudiants retournent à l’école et reprennent leurs activités périscolaires. Éric rencontre un groupe d’une vingtaine de jeunes qui souhaitent devenir journalistes : l’atelier est lancé.

 

Femmes soldats de la République populaire autoproclamée de Donetsk lors d’un défilé de beauté pour célébrer la Journée internationale de la femme © Vladislav Motorney

Créer un environnement

Pour Éric, hors de question de prendre les participants par la main. Le photographe leur donne des pistes techniques, mais « il ne faut pas les saouler avec ça, et ce quelle que soit la nature du public. Que ce soit pour une semaine dans une prison ou six mois dans un quartier ». Quelques notions sont incontournables : la profondeur de champ, le choix de l’objectif, l’utilisation du flash en extérieur… Mais les ateliers ont surtout pour but de donner un cadre aux participants. « Ce que je leur propose, c’est d’aller faire des images de leur quotidien, de témoigner par eux-mêmes et de ne pas laisser ça à des médias parfois peu scrupuleux. » Avec pour vitrine un blog qui documente le travail des jeunes. Huit mois après le début de la guerre civile, Donetsk n’est pas uniquement une ville bombardée tenue par les séparatistes pro-Poutine et anti-Europe. Montrer les gens qui continuent à vivre là-bas, qui s’organisent un quotidien, parfois même assez joyeux, reste le leitmotiv de l’atelier.

La suite dans Fisheye N°20

Sur la page dédiée à la campagne de financement, il explique que « ces ateliers vont se dérouler, quoiqu’il arrive, car leur financement en est garanti. Seulement pour leur réussite complète, il me faut impérativement des appareils photo numériques afin de doper la créativité de ces jeunes ». La campagne propose différentes contreparties, dont la possibilité de faire une lecture de portfolio via Skype ou des tirages photo.

  • Pour participer au financement, c’est ici.
  • Pour voir les différents workshop animés par Éric, c’est ici.
  • Pour voir le blog du projet Pics for Peace #Ukraine 2015, c’est ici.

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Il y a 7 ans et 7 mois

Excellente initiative je trouve

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