Un album de dessins de Sempé célèbre la liberté de la presse en association avec Reporters sans Frontières. Acheter le livre. (Photo d’ouverture : © Sempé)
Cet été Sempé s’engage auprès de Reporters sans Frontères pour un album exceptionnel célébrant la liberté de la presse sur un ton humoristique. Dans cet ouvrage, le dessinateur nous présente sa vision de la France, en noir et blanc ou en couleur pastel, pays poétique et désopilant à la fois. Les personnages évoluent dans des paysages trop vastes ou trop restreints pour eux, en découvrant les joies, les mystères et les imprévus de la vie. Le tout parcouru par le panache habituel du dessinateur.
D’un trait sur, il nous met face aux grandeurs et petitesses de la vie en nous reconduisant à notre étrange condition humaine et à l’orgueil qui nous habite. En grands connaisseurs de l’oeuvre du dessinateur, Antoine de Caunes et Jean-Noël Jeanneney introduisent le livre et témoignent de leur admiration pour le travail ici présenté. Ce nouvel album s’ancre dans le terrain grâce aussi à des dossiers actuels, comme le spécial « Quel horizon pour la presse quotidienne régionale ? »
« Disons les choses simplement : j’ai toujours aimé Sempé, et je l’aimerai toujours. À la fois parce qu’il me touche au plus intime, au point que, comme des millions d’hommes plus ou moins mûrs, je peux l’affirmer : « Le petit Nicolas, c’est
moi », mais aussi parce que depuis toujours c’est l’un des seuls à parvenir à me rendre le sourire, y compris dans les circonstances les plus sombres », témoigne Antoine de Caunes.
Et Jean-Noël Jeanneney signe de sa plume brillante l’avant-propos du portfolio : « Il est de précieux mystères qu’on n’éprouve pas d’abord le goût d’éclairer et avec lesquels on aime à entretenir un commerce privilégié. Ainsi de la grâce sans pareille qui enveloppe toute entière l’œuvre de Sempé. »
De Sempé nous connaissons l’enfance lugubre à Bordeaux, pendant laquelle le dessin devient une échappatoire, ses années d’instabilité en quête d’un travail, puis la guerre, où il rencontre les humoristes qui vont l’aider à décoller. Sa carrière prend son evol dans les années 60 avec des collaborations régulières à Paris Match et à Pilote en France, mais aussi à Punch outre-Manche et à Esquire outre-Atlantique. De 1965 à 1975, il est dessinateur attitré à l’Express, comme il le sera ensuite au Nouvel Observateur et à Télérama, et fréquente aussi bien Françoise Sagan que Jacques Tati, Jacques Prévert que Simone Signoret. Mais la consécration internationale vient en 1978: sa première couverture pour The New Yorker, graal des «cartoonists », sera suivie jusqu’à aujourd’hui par une centaine d’autres.
Avec cet album, Reporter sans Frontières continue ses collaborations avec des artistes de talent. De la France aux US, de l’Allemagne au Brésil, l’humour de Sempé met tout le monde d’accord. Son Petit Nicolas, exporté dans plusieurs pays, en est la preuve. Un ouvrage aussi libre et émancipé que le trait de cet artiste, qui a fait de la liberté d’expression son chemin de vie.
Source : 2e Bureau
0 commentaire
Ajouter le vôtre