11 Septembre : un drame et un tournant visuel

10e anniversaire des attaques du 11 Septembre oblige, une foule de commémorations viennent célébrer ce qui restera comme le drame le plus visuel de l’histoire.

Photo : Dear Photograph

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Alors que l’Amérique se lève en ce jour de commémoration des attaques du 11 Septembre survenues il y a 10 ans à travers quatre avions détournés, il vous suffira de surfer sur n’importe quel site d’information pour découvrir un océan d’images connues ou inédites, dont voici une sélection :

• The Guardian revient sur les évènements à travers un slideshow interactif
• The Guardian encore, analyse avec son auteur l’image la plus controversée de cette journée
• The Atlantic propose une trilogie d’albums : la semaine d’avant, le jour des attaques, dix ans plus tard
• Life compile ses photos les plus « fortes »
• Le New York Times publie « The Reckoning« , un dossier multimédia très complet
• Liberation présente 11 affiches créées par des étudiants en graphisme de différents pays
• Leica et l’agence Magnum proposent une série de Chris Anderson : NY, 10 years later
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(crédit image : Rob Jackson & Joshua Best)

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Au delà des commémorations et des avis (pro ou anti) de chacun sur les tenants et les aboutissants, il convient de bien replacer « Nine Eleven » à travers le prisme visuel qu’est le nôtre  : cet acte de terrorisme et de guerre reste à ce jour le plus visuel de l’histoire. Car Vietnam mis à part, les gouvernements et les armées ont toujours mis un point d’honneur à contrôler au maximum les images issues des conflits, selon différents impératifs : contrôle, propagande, sécurité…

Les images d’employés se jetant du World Trade Center, que le gouvernement américain à longtemps voulu minimiser. Aujourd’hui encore, il est très difficile de voir les images des cadavres des attaques, malgré les nombreux témoignages. (crédit : Richard Drew, AP Photo)

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Les attaques du 11 Septembre ont elles été « sur-immortalisées » par des milliers de médias, de photographes et de particuliers. Donner à ses attaques une dimension spectaculaire et iconique était un objectif clair d’Osama Bin Laden. En frappant fort et au coeur d’une nation d’images et de médias, il a engendré une onde de choc visuelle sans précédent.
Des documentaires, des longs métrages et une quantité incroyable de matériaux professionnels et amateurs ont ainsi très rapidement émané de « Ground Zero » lorsque souvent, la culture observe une période de « deuil », avant de traiter d’un sujet sensible.

Photo : Thomas Hoepker

Il faut enfin penser au contexte socio-technologique 2001 : Internet commençait à peine à exploser, les appareils photo numériques n’étaient pas encore si répandus, les smartphones encore moins, la diffusion de vidéo massive n’existait pas… Malgré cette époque encore « limitée » comparée à notre ère « Youtube & Facebook », la sur-représentation et l’icônisation immédiate du 11 Septembre auront en tout cas marqué un tournant majeur dans la visualisation et la couverture d’un évènement : le contrôle des images, malgré son durcissement depuis 2001, devient de moins en moins possible à l’ère des appareils photo et vidéo omniprésents et connectés, travaillant de concert avec des réseaux techniques ou sociaux de partage et de diffusion.
Le Printemps Arabe et ses nombreuses révolutions ont confirmé que, 10 ans plus tard, l’Histoire s’écrira de manière toujours plus libre, crue et visuelle.

Le matériel du photojournaliste Bill Biggart, parti couvrir « un accident d’avion survenu au World Trade Center ». Il n’est jamais revenu.( plus de détails sur Life)