Jusqu’au 15 septembre la National Portrait Gallery met le travail de Cindy Sherman à l’honneur dans une rétrospective à ne pas rater. (Photo d’ouverture : Untitled Film Still #21 by Cindy Sherman, 1978. Courtesy of the artist and Metro Pictures, New York)
Cette rétrospective unique met en avant le travail de l’une des plus grandes photographes de notre époque, Cindy Sherman, en se focalisant en particulier sur ses travaux des années 1970 à aujourd’hui. 150 photographies sont exposées, venant de collections publiques et privées ainsi que certains travaux jamais montrés avant dans des musées. L’histoire de cette série, Untitled Film Stills, commence en 1977 quand Cindy Sherman arrive à New York et commence à produire ses clichés en noir et blanc dont l’esthétique est nourrie d’inspirations cinématographiques. Du film noir au cinéma européen, en passant par l’esthétique d’Hollywood des 5Oies, ses portraits portent une esthétique nouvelle et établissent son langage artistique.
Ses mises en scène poétiques et méticuleuses évoquent le cinéma d’antan et donnent à la photographie une dimension autre, presque multi-dimensionelle. C’est l’artiste elle-même qui pose devant l’objectif, grâce à un travail de maquillage, de stylisme et de scénarisation étonnant, toujours surprenant tant les métamorphoses résultent réussies. Car au-delà d’être une photographe hors pairs, Sherman est aussi une vraie performeuse, maîtrisant à la perfection le langage du corps, du geste, de la mode et de du make up, ce qui fait d’elle une artiste unique dans son genre, toujours prête à briser les codes établis.
L’exposition inclut ses travaux à la sortie de l’école, la série Cover Girl, jamais exhibés depuis 1976. Les plus passionnantes de ses séries sont accessibles au public : Rear Screen Projections, Centrefolds, History Portraits, Fairy Tales, Fashion, Flappers, Sex Pictures, Masks, Headshots, Clowns et Society Portraits. Une version digitale de A Cindy Book est présentée, à côté d’un album de famille que la photographe a commencé à compiler à l’âge de huit ans, témoignage de sa passion précoce pour le changement d’apparence et la performance.
Cette rétrospective revient ainsi sur le travail d’une artiste qui a su lire à la perfection les codes sociaux en menant une réflexion sur l’identité, l’apparence et l’essence. Son univers à la frontière entre l’étrange, le ludique et le sarcasme a été notamment marqué par des géants du cinéma tels qu’Alfred Hitchcock, en prenant notamment une citation de Rear Window : « Dis-moi ce que tu vois et ce que tu penses que cela signifie ».
Source : National Portrait Gallery
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