Le troisième livre de photographies de la Collection “Autoportraits de famille” de Guillaume Geneste, édité chez Filigranes Éditions, est désormais disponible en librairie. (Photo d’ouverture : © Guillaume Geneste)
Ce troisième volume par Guillaume Geneste porte le titre d’un texte d’Anne-Marie Garat, » À bout de bras (2006-2011) » et sera suivi en automne prochain d’un quatrième volume « Trop n’est même pas assez (2012-2016) » avec un texte de Téréza Siza, puis du coffret rassemblant les quatre volumes « Autoportraits de Famille » en hiver 2020. Cet ambitieux projet photographique s’attache à représenter le bonheur familial, un défi artistique d’envergure tant ce genre tombe trop souvent dans le stéréotype, les évidences et la naïveté.
Rien de tout cela transparait dans les photographies de Geneste, ces noirs et blancs spontanés fuyant toute métaphore ou esthétisme. « À bout de bras » n’est autre qu’une série de clichés qui montrent presque hasardeusement l’incandescence du bonheur en famille, la pureté des relations parentales, l’importance de ces affectes, que le photographe comme l’artiste ne représentent que très peu de peur que ce sujet les désarme de tout savoir esthétique et technique.
Il a fallu au photographe le long temps d’une pratique, restée privée jusqu’à ce jour, pour que sa collection de photos révèle ce qui se joue de tout autre à travers le temps, pour que ces images il subvertissent les poncifs du genre pour exprimer cette chose à la fois ravissante et déstabilisante qu’est la félicité simple de vivre ensemble.
On y voit sans concession ce qui se montre le moins dans les albums ordinaires et dans les photos posées : le plus secret des tendresses, la nudité, l’assouvissement des étreintes, l’encorbeillement des corps enfantins, les chairs épousées de joie, la merveille renouvelée et toujours étonnante du quotidien partagé avec la femme aimée, les bébés, puis les enfants qui peu à peu grandissent.
Pour Anne-Marie Garat, qui commente ce livre, ici on perçoit « tout ce qui se trame sans bruit de passion dans la chambre ou la cuisine, la rue, sur les routes, la plage ; lieux familiers à la photo de famille qui jalonnent sa chronique, ici transcendés par le geste de l’opérateur épris de l’impossible regard sur soi et sur les siens. De fait, on ne voit d’abord que rayonner l’amour, et le recours classique à l’appareil photo pour saisir un peu l’impondérable instant de son avènement. »
Source : Filigranes Éditions
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