Dans sa série Tree, le photographe Myoung Ho Lee tire le portrait d’arbres sublimes comme s’ils étaient des modèles en studio. Une déclaration d’amour à la nature et à sa majesté. (Photo d’ouverture : Myoung Ho Lee, Tree, 2016 © Myoung Ho Lee)
Un fond blanc uni comme celui d’un studio photographique, des arbres isolés au beau milieu de champs quelques peu désolés, une atmosphère mystique et des couleurs désaturées, une composition contemplative qui nous mène vers un ailleurs fantasmé, ensorcelant : tel est le travail du photographe Sud-Coréen Myoung Ho Lee. Dans la série Tree, il tire le portrait d’arbres sublimes comme s’ils étaient des mannequins en pose. Une éloge étrange, impertinente et poétique de la nature et une exhortation au respect de celle-ci.
Depuis des années, Myoung Ho Lee parcourt des champs, des clairières, des prairies de son pays natal, la Corée du Sud, en quête d’arbres esseulés, imposants, aux branches souvent dénudées mais fières. Des êtres à la croisée entre le monde végétal et le monde spirituel. Après des longues promenades, le photographe trouve son sujet. Il s’agit alors d’installer le fond blanc et la magie opère, transformant un simple paysage contemplatif en une vision surréaliste et intrigante.
Quoi de plus simple que de tirer un draps blanc derrière un objet si solennel ? Pourtant ce simple geste bouleverse notre vision du paysage et instaure immédiatement un rapport nouveau avec la plante, qui d’emblée devient le centre de toute notre attention, d’habitude si précaire. Ce parti pris à l’apparence banal extrait l’arbre de son contexte tout en le laissant bien enraciné dans sa terre. En même temps, il apporte une artificialité qui ne gâche pas l’environnement autour.
Ce projet photographique a pour but d’abord de porter notre attention sur la nature et ses merveilles. Une incitation simple et forte à respecter les écosystèmes dont ces géants d’arbres sont les gardiens et les symboles. La démarche permet aussi de déconstruire notre rapport avec l’image, de questionner notre dépendance du cadre pour comprendre les choses, notre incapacité, parfois, à regarder vraiment ce qui nous entoure. Le drap blanc insère donc quelque chose de familier, qui aide nos yeux à regarder le monde autrement.
Avec une grande simplicité, Myoung Ho Lee propose un œil inédit sur la photographie de paysage et crée des tableaux emplis de sérénité de beauté pure.
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