Avec la série JVA, David Altrath nous emmène dans les intérieurs froids et dystopiques des prisons allemandes. Un voyage immersif et solitaire qui a de quoi nous faire réfléchir sur la déshumanisation que ces lieux engendrent. Pour suivre le travail de ce photographe, c’est par ici. (Photo d’ouverture : © David Altrath)
Le photographe David Altrath, basé à Hambourg, se concentre sur la photographie d’architecture et de paysage. Son travail a été présenté dans divers magazines et sites web, ainsi que dans des projets d’entreprises et de collectivités. David est diplômé de la Merz Academy (Merz Akademie, Hochschule für Gestaltung, Kunst und Medien) de Stuttgart en 2018. Depuis lors, il a travaillé sur diverses commandes et de nombreux projets. David travaille également comme éditeur d’images.
Dans l’approche de ce photographe nous pouvons percevoir une vraie passion pour la clarté et la précision. Son objectif est de capturer l’atmosphère de ses sujets de la manière la plus naturelle possible et de créer ainsi un récit presque scénique dans ses photographies. Sa vision pure et claire de la perspective, de la lumière et de la profondeur de l’espace, combinée à un brillant savoir-faire, est ce qui rend son travail visuellement exceptionnel.
Dans la série « JVA » il passe en revue les différentes prisons du sud de l’Allemagne et documente l’absence d’intimité à l’intérieur de ces institutions ainsi que l’atmosphère froide, impersonnelle, dystopique à bien des égards. « Pendant plusieurs mois, j’ai fait le portrait des prisons les plus diverses et les ai rassemblées dans cette série. Le titre est l’abréviation allemande du terme « Justizvollzugsanstalt ». En Allemagne, ce terme est utilisé pour décrire une autorité pénitentiaire dont la tâche est d’exécuter les peines d’emprisonnement ou de détention des jeunes. Les prisons de Fribourg, Heilbronn, Offenburg et Rottenburg sont représentées. » raconte-t-il.
Vidées de la présence humaine, ces prisons sont comme des non-lieux, des endroits de transit où l’installation de la vie humaine semble impossible. Des lieux frigides, hostiles à la vie, où les formes géométriques et les couleurs contrastantes ne font qu’augmenter un sentiment de propreté froide et de contrôle. Baignées de lumière, ces prisons fuient les clichés lugubres. Pourtant cette illumination souvent artificielle résulte finalement peu naturelle, en exacerbant l’effet irréel et dystopique.
Un travail remarquable qui vient s’ajouter aux autres séries architecturales de ce photographe qui sait parfaitement retranscrire des atmosphères mentales en prises de vue architecturales.
Source : Instagram
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