1981 est une exposition consacrée au photo-reporter Yan Morvan, qui documenta à l’argentique le début historique du septennat de François Mitterrand : une année cruciale en images noir et blanc pour revenir sur l’avènement de la gauche au pouvoir. Du 6 mai au 25 juin 2021 à la Galerie Thierry Marlat, Paris. (Photo d’ouverture : © Yann Morvan / Courtesy Edisens)
En 1981, Yan Morvan a 27 ans. Il est un jeune photo-journaliste et travaille pour l’agence Sipa
Press qui le missionne pour couvrir une année française riche en évènements politiques, sociaux et culturels.
Aujourd’hui, cette archive constitue une précieuse documentation de 1981, année charnière. Outre la valeur historique et journalistique de cette série, nous sommes face à un travail photographique à l’esthétique intense, romanesque, haletante.
« Yan Morvan est sans doute un de nos derniers grands reporters photographiques, dans le meilleur sens du terme. (…) Peut-être est-ce dû au temps passé – une quarantaine d’années-, au noir et blanc, à l’empathie du regard – on peut même parler de gentillesse – qui raconte, qui ne clive pas, qui n’antagonise rien, et qui nous permet de méditer, entre nostalgie et espérance » commente Hubert Védrine.
Dans la lignée de Robert Frank ou encore Walker Evans, la photographie de Yan Morvan documente les grandes luttes de ses contemporains en se concentrant sur l’humain, sur les conflits intrinsèques constituant chaque être humain et illustrant toute sa profondeur. Ces personnages s’échappent, résistent à l’organisation politique, sur leur visages il est possible d’apercevoir les tiraillements individuels et les démons qui habitent tout individu pris dans le flux historique d’une époque.
L’élection de François Mitterrand marque la fin du conservatisme français et d’une certaine forme de certitude conservatrice internationale. Elle porte l’espoir d’une société nouvelle, plus humaniste et d’une pensée sociale féconde. Le 10 mai 1981, un élan historique fraternel réunit à la Bastille comme sur la plupart des places des villes françaises tout un panel de genres, des générations clivées depuis 68, des cultures qui semblaient ne pas
pouvoir être rassemblées.
Cette année fut aussi celle de l’abolition de la peine de mort, du remboursement
de l’IVG, de l’inauguration du TGV, de la loi sur les nationalisations, de l’instauration de l’ISF, de la naissance des radios libres : quarante ans après, ce focus photographique permet la réflexion collective alors que le monde se réorganise autour d’une pandémie et discute de ses orientations et de son avenir.
Du 6 mai au 25 juin 2021 à la Galerie Thierry Marlat, Paris.
Source : Galerie Thierry Marlat
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