Dans The Day May Break, Nick Brandt tire la sonnette d’alarme sur les catastrophes naturelles qui affectent animaux et humains autour du monde. La série, qui n’est que la première partie d’un projet plus vaste, fait poser ensemble humains et animaux ayant survécu au changement climatique, au braconnage, aux migrations. Suivez les aventures de Nick Brandt sur son compte Instagram. (Photo d’ouverture : © Nick Brandt | The Day May Break – Hatje Cantz)
Parmi les plus beaux livres photographiques publiés en 2021, en figure un qu’il est impossible de ne pas mentionner : The Day May Break de Nick Brandt (dont nous vous avons déjà présenté le travail dans le passé). Avec ses époustouflantes photographies en noir et blanc, il dresse le portrait de personnes et d’animaux impactés par le changement climatique et la destruction humaine des environnements. Des images où les deux posent fièrement à côté, unis par le même sort.
Photographiée au Zimbabwe et au Kenya à la fin de 2020, la série est le premier volet d’un plus vaste projet que le photographe entend mener autour du monde. Les personnes que Brandt photographie ont toutes été gravement touchées par le changement climatique : certaines ont été déplacées par des cyclones qui ont détruit leur maison, d’autres, comme les agriculteurs, ont été appauvries par des sécheresses qui ont duré des années. Les animaux sont quant à eux tous issus de refuges et de réserves naturelles. Ils ont subi toute sorte de tragédie, du braconnage de leur parents au ravage de leur habitat, en passant par l’empoisonnement de leurs sources alimentaires.
Ces animaux ne pouvant plus être remis en liberté, ils ont construit des liens avec les humains qui les ont sauvés et il a été donc plutôt aisé de les photographier et les inclure dans ces cadres. Malgré la réflexion dramatique que ce livre suscite, il s’agit aussi d’un ouvrage rempli d’espoir car il montre comment le vivant peut se regénérer, comment la solidarité entre les espèces peut rebâtir des écosystèmes et le rôle fructueux que les humains peuvent jouer dans la préservation de la nature. Les photos nous présentent les animaux et les humains envoutés dans une lumière tenue et dans le brouillard : une esthétique visuelle presque désorientante. Alors qu’un sentiment tranquille, presque enchanté se dégage des portraits, ce sont bien des histoires de tragédie et de perte que Brandt nous raconte. Cependant, en dépit de tout, ces êtres sont des survivants. Et c’est là que résident la possibilité et l’espoir.
« Brandt est un artiste et un témoin qui s’empare de destins sombres et désespérés et, par un certain mystère et une certaine alchimie, les transmue en un geste d’une beauté poignante et douloureuse. Cela fait une éternité, et même plus, que je n’ai pas vu de photographies contemporaines de personnes d’origine africaine créées par une personne d’origine euro-américaine, qui étaient aussi tendres, humaines et magnifiques », écrit Yvonne Adhiambo Owuor, auteure de Dust et The Dragonfly Sea, dans l’avant-propos du livre.
Phillip Prodger, conservateur, auteur, historien de la photographie, ancien responsable des photographies à la National Portrait Gallery de Londres, commente, quant à lui : « Un ensemble d’œuvres marquantes réalisées par l’un des grands champions de de la photographie environnementale. Montrant à quel point nos destins sont intimement liés, Brandt fait le portrait de personnes et d’animaux ensemble, nous amenant à réfléchir sur les conséquences réelles du changement climatique. En transformant son indignation en une détermination tranquille, le résultat est un portrait de nous tous, à un moment critique de l’Anthropocène. »
La prochaine étape pour Nick Brandt sera la Bolivie. Retrouvez les travaux de Nick Brandt sur son compte Instagram.
Plus d’informations sur le livre :
The Day May Break
Nick Brandt
Editions Hatje Cantz
32×34 cm, 168 pages
54€
https://www.nickbrandt.com/
Source : Nick Brandt
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