Nadège Abadie publie Tout ce que je leur dois, une série de portraits de femmes nées au début du siècle dernier qui se racontent, se dévoilent, jettent la lumière sur une histoire différente : celle des femmes. Entre photos et entretiens, ce livre touchant est une merveilleuse transmission générationnelle. Le livre est désormais disponible chez Flammarion. (Photo d’ouverture : Anne-Marie Robert, née Lacour en 1934 © Nadège Abadie)
La cinéaste et photographe Nadège Abadie a rencontré 100 femmes nées au début du XXème siècle. Avant qu’elles ne s’éteignent, elle a recueilli leur parole. Leur témoignage, leurs récits ordinaires et extraordinaires. Cette fresque chorale dépeint une histoire trop souvent passée sous silence : celle des femmes. C’est dans le quotidien que la liberté des femmes est la plus contrainte, car passée sous silence, invisibilisée. C’est au sein du foyer que l’inégalité entre les sexes est la plus forte, car renforcée par le poids des habitudes.
C’est à travers des micro révolutions, des luttes presque imperceptibles, que ces femmes réussissent au fur et à mesure à négocier leur émancipation. Pour leur bien. Et le nôtre, leurs héritières. Avec courage et détermination, chacune de ces femmes a, à sa façon, réinterprété son rôle au sein de la famille patriarcale en ouvrant des milliers de possibles. La trajectoire de vie d’une femme du siècle dernier est représentée de façon inédite dans cet ouvrage qui répond à une question que nous, femmes occidentales blanches ayant bénéficié de la « libération sexuelle », nous posons souvent : mais comment faisaient elles avant ? Comme se débrouillaient les femmes des générations passées ?
Tâches domestiques, éducation des enfants et charge mentale, viol domestique, avortements clandestins, veuvage, renoncement…l’amitié, le mariage, le divorce, la solitude, le travail, l’usure, les nuits d’amour et d’angoisse, les moments de grâce, les moments tragiques de nos choix. Le livre est un « Un fabuleux récit polyphonique où les vies se croisent et se nourrissent. Un hommage aux liens qui unissent et libèrent. »
Ensemble, ces femmes nous rappellent que c’est dans le quotidien que se joue l’essentiel, que c’est dans leurs épreuves ordinaires qu’ont émergé nos droits : notre liberté de voter, de travailler, de se vêtir comme on le désire, d’accueillir un enfant ou pas, d’aimer qui l’on choisit, de s’affranchir.
Chaque chapitre est un lieu habité par ces femmes, où se sont cristallisés le drôle et le tragique de l’existence, son bonheur et son horreur. Suzanne s’est tirée dans le ventre avec une carabine pour échapper à une grossesse ; Monique se souvient des insultes qu’elle a reçues en proposant une loi qui criminalise le viol ; Mireille voyage seule depuis qu’elle a osé demander le divorce.
Avec poésie, elles parlent des choses communes, de ce qui est, de ce que nous sommes, de ce qu’on leur doit.
Plus d’informations sur le livre :
Tout ce que je leur dois
Flammarion, Paris, 2022
8 photos couleurs
134x204mm | broché
240 pages
ISBN 9782080283801
Plus d’informations sur le livre :
Tout ce que je leur dois
Flammarion, Paris, 2022
8 photos couleurs
134x204mm | broché
240 pages
ISBN 9782080283801
Source : Flammarion
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