La Fondation MRO à Arles dédie une rétrospective à Gilles Massot, photographe et théoricien de la photographie qui depuis des décennies mène une réflexion sur le temps et l’espace en étudiant les distances entre les choses. Du 4 mars au 28 mai. (Photo d’ouverture : © Gilles Massot, India, photographies argentiques.)
Gilles Massot a une approche théorique de la photographie, qu’il enseigne à LASALLE – College of the Arts à Singapour. Son travail fait partie de plusieurs collections muséales d’importance mondiale, comme celle du Singapore Art Museum et de la Maison Européenne de la Photographie à Paris, entre autres. Il a reçu la distinction culturelle française de Chevalier des Arts et des Lettres. La Fondation Manuel Rivera-Ortiz lui consacre une rétrospective du 4 mars au 28 mai.
Saisir la réalité en dehors du cadre
Sa quête artistique tourne autour de la notion d’espace entre les choses. Depuis les années 1970, il n’a eu de cesse d’étudier les liens entre ces deux notions, d’abord en les appliquant à l’architecture et à au dessin, ensuite en mélangeant les médiums. Time Frame, l’une de ses premières séries, c’est le début de l’exploration des relations entre la photographie, le peinture, le temps et l’espace. Danseur, Massot veut saisir l’élégance du moment, et entremêle des histoires et des trajectoires portées par un flux constant de musique intérieure. Ce qui dépasse le cadre de son appareil photo devient partie intégrante de l’observation de ses clichés, pourtant encadrés par une approche architecturale du réel, héritage de ses premières études.
La danse est aussi un moyen de dire l’indicible et de créer un espace-temps autre, sortant du cadre de la photographie, en nous laissant imaginer les histoires derrière les choses. C’est le tout qui fait sens, « son » sens : il s’agit alors de se promener, de laisser son imagination et son cœur glaner les éléments nécessaires à la compréhension d’une démarche qui ne cesse de renouveler sa forme pour mieux s’amuser de la constance de son propos. La sélection d’œuvres s’engage comme un décryptage des idées et réflexions
de l’artiste sur notre rapport à l’image, à la photographie et à la création.
L’exposition l’Espace entre les choses est une volonté de rétrospective sur le travail de ce photographe de relief dont le fil rouge est l’histoire de l’image, sa fabrication et sa reproduction. Grâce à ses expérimentations, Massot donne vie à un espace d’image articulé, foisonnant, toujours différent, qui illustre l’image en devenir ou se penche sur ce qui est déjà advenu.
Avec son travail, « il nous propose une réécriture de l’histoire de la photographie, en parcourant les prémices d’un des premiers reporters photographe Jules Itier, jusqu’aux mystères des pyramides d’Egypte. L’ensemble confronte la mondialisation à la diversité et la multiplication des usages » écrit le directeur artistique Florent Basiletti.
Source : Fondation MRO
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