Avec Retours à Beyrouth, la galerie du Château d’Eau à Toulouse se penche sur l’oeuvre de Gabriele Basilico, icône de la photographie de paysage, qui de 1991 à 2011 a suivi la reconstruction de la capitale libanaise après la guerre civile. Du 1er février au 14 mai 2023. (Photo d’ouverture : © Gabriele Basilico 2011 – Beyrouth)
Gabriele Basilico (1944-2013) fut l’un des photographes de la mission qui, en 1991, documenta Beyrouth marquée par la guerre civile. Il y est retourné à trois reprises. Une exposition, Retours à Beyrouth, à la galerie toulousaine Le Château d’Eau retrace ces quatre voyages tout au long des quinze années de conflit, en 1991, en 2003, en 2008 et en 2011. Considéré comme l’un des photographes de paysages les plus novateurs du siècle dernier, Basilico documente la reconstruction progressive de la ville et témoigne de sa grande affection envers la capitale libanaise.
Chronique d’une reconstruction
En 1991, à l’initiative de l’écrivaine libanaise Dominique Eddé, la Fondation Hariri finança une campagne documentaire sur le centre-ville de Beyrouth, alors quasiment détruit après quinze années de guerre civile. Y participèrent, en toute liberté, Gabriele Basilico, René Burri, Raymond Depardon, Fouad Elkoury, Robert Frank et Josef Koudelka. Cette mission donna lieu à une exposition restée dans les mémoires ainsi qu’à un livre. Beyrouth fût une exception notable pour Gabriele Basilico, qui n’aimait pas revenir sur ses pas et qui privilégiait les projets clos et limités dans le temps. Ses quatre voyages furent sans doute la marque d’une attention particulière portée à cette ville.
Il avait le projet de publier un ouvrage regroupant l’ensemble de ses quatre voyages mais il n’en eut pas le temps. L’exposition à Toulouse est donc la première qui réunit la totalité de ce travail. Elle est accompagnée de la sortie d’un livre, publié chez Contrasto, qui résume les vingt années de travail du photographe dans la capitale libanaise. L’ouvrage est une chronique de la reconstruction de la ville, une enquête qui laisse entrevoir l’oeil exigeant et frontal de Basilico, ancien étudiant en architecture.
Le conseiller artistique Christian Caujolle explique : « Gabriele Basilico n’était pas un photographe de guerre et il ne sut, d’abord, comment aborder la destruction du centre de la capitale libanaise. Après le constat et la confrontation directe à la ruine, il décida de suivre le processus de reconstruction. Une forme d’optimisme. »
« La pratique du retour crée une disposition sentimentale singulière : comme l’attente d’un rendez-vous souhaité, un réveil de la mémoire pour des lieux, des objets, des personnes, comme si on ranimait le moteur d’une voiture immobilisée depuis longtemps » constatait le photographe au sujet de cette série au long cours.
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