C’est l’une des grands prouesses scientifiques de ces dernières années : le robot Curiosity nous envoie informations et images de Mars. Pourtant, le robot de la NASA ne semble embarquer que des capteurs d’un autre âge. Erreur de conception, ou contraintes précises ? Le responsable de la section photo du projet, Mike Ravine, s’explique.
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La société Malin Space Science Systems fournit aux missions spatiales de la NASA ses modules photo les plus spécifiques. Et les trois caméras de Curiosity, le robot de la NASA fraîchement débarqué sur Mars cet été.
En découvrant les spécificités des capteurs embarqués, nous avons cependant été étonnés, comme beaucoup, de leur relative ancienneté : nous avons affaire à des Kodak KAI-2020CM, des capteurs CCD 2MP d’une taille d’un pouce. Nous sommes loin des CMOS rétro éclairés et des super hautes résolutions qui animent les appareils de ces dernières années !
Nous obtenons en effet des images en 1200×1200 pixels, ou des vidéos 720p en 7 images par secondes. Pas fou, pour une mission si historique… Devant les interrogations, Mike Ravine, responsable des caméras de Curiosity pour MSSS, explique les raisons qui ont mené à ce choix chez DPR.
- La communication entre Curiosity et les modules de communication en orbite de Mars est l’UHF, n’autorisant que 31,25 mbits de données par jour
- Les images ne sont qu’une partie des données transmises par Curiosity, qui relève bien d’autres données
- On peut obtenir des images haute résolution avec des prises de vues multiples et assemblées
- Il fallait une base technique et budgétaire commune aux 4 différentes caméras : MAHLI, les Mastcams et MARDI
- Le Kodak KAI-2020CM était le plus petit module proposé par Kodak à l’époque
Car tout ceci se base sur une réalité loin de nos rythmes de consommateurs. Le robot Curiosity a été conçu dès 2004, un laps de temps classique dans les missions spatiales. « A l’époque, les capteurs CMOS ne semblaient pas encore viables et 2MP se posait comme une bonne résolution… » avoue Ravine. L’homme se montre cependant frustré par une chose : n’avoir pu embarquer des zooms sur ses caméras. Et le détecteur de sourires ?
Pour lire toutes les explications sur les caméras de Curiosity (avec même du James Cameron dedans), c’est par ici !
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5 commentaires
Ajouter le vôtre@Lâm » Et le détecteur de sourires ? » lol elle est bonne
Les normes spatiales ne sont pas les mêmes que pour les équipements grand publics. Il faut également que l’électronique et les capteurs supportent les radiations. Une qualification spatiale prends du temps.
L’équipe était très familière avec la technologie, d’après leurs dires. Je me demande si le côté « capteur made in USA » n’a pas aussi joué.
31 Mb par jour c est peu…Ajouté à cela toutes les données géologique, sismique et climatique que le robot doit transmettre on comprend que la taille de capteur n est pas une priorité.
le robot est concu en 2004 est impossible en 8 ans de changer le capteur ? je comprend que sa ne soit pas une priorité mais bon..