Depuis début Septembre 2010, à la Maison Européenne de la Photographie sont accrochées deux expositions aux approches bien différentes. Celle de Koos Breukel, et celle de Karl Lagerfeld. Ces expos finiront toutes deux le 31 Octobre 2010.
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Koos Breukel est un photographe portraitiste. Mais ici, point question de portrait de star comme le font très bien d’autres photographes. Il est plutôt question de portraits proches, intimes. « Accéder à la connaissance de l’autre ». Telle est la volonté de son travail de portrait.
Son exposition « Faire Face » relève d’un travail de longue haleine, notamment dans la sélection de ses modèles. Il les sélectionne « par empathie, et choisit des êtres que la vie a obligés à réagir » (tiré du texte de l’exposition). Je crois que cette description suffit amplement pour aborder cette exposition.
Je suis toujours très sceptique de voir des portraitistes en exposition. La difficulté majeure de cet art au sein même de l’art est qu’il faut faire preuve d’une grande finesse, car on tombe souvent dans les mêmes choses, vues et revues. Régulièrement, on aboutit également dans une espèce de sensationnalisme gratuit si on choisit des sujets handicapés. Peu de portraitistes m’ont impressionné en exposition. Mais Koos Breukel fait partie de ceux qui m’ont estomaqué. Une petite remarque cependant, je trouve que le lieu de l’exposition était trop chargé et saturé de ses immenses portraits, ils étaient collés les uns aux autres et pas toujours installé de manière ingénieuse. Certaines images sont un peu trop cachées si on veut les scruter de manière frontale et éloignée. Un peu gênant en somme.
Mais, cela reste une expo’ à voir, absolument. Si vous n’êtes pas trop familier avec l’art du portrait en général, ce travail vous donnera une occasion de réfléchir par rapport à la relation modèle/photographe, et à la relation que vous entretenez avec une image de portrait. (C.a.d. : ça n’est pas parce qu’une personne se trouve belle sur la photo que le portrait est réussi)
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Voici l’exposition du célèbre Karl Lagerfeld, on ne présente plus le bonhomme, photographe et couturier, mondialement réputé, notamment pour avoir sorti la maison Channel d’une très mauvaise passe. En tant que photographe il est un poil moins connu, et pourtant, cela fait une vingtaine d’années qu’il réalise toute sorte de prises de vue : des séries pour des magazines, des publicités pour de grandes marques…
On trouvera dans cette exposition des travaux personnels avec des procédés de tirage peu courant, des photos déjà publiées en magazine, des polaroids travaillés (comme on en raffolait dans les années 90), et des expérimentations.
Un étage entier a été consacré à son exposition. Une salle pour présenter ses « paysages américains », et ses travaux sur le Château de Versailles. Un peu éloigné de ses photos de mode à l’esthétique poussée et manipulée, ces travaux montrent un autre visage du travail personnel du photographe. Il est appréciable de voir d’autre chose que de la mode, il faut le dire. J’en ai bien apprécié quelque photographies, mais j’en ai trouvé d’autre auxquelles je n’étais pas du tout réceptif. J’avais l’impression que certains clichés avaient plus une vocation décorative que photographique.
La deuxième partie de l’exposition traite de son travail personnel, dans la mode et pour la mode. Dans cette aile, vous trouverez du travail datant des années 90 jusqu’à aujourd’hui. En remontant cette fresque, on parcourt l’évolution de ses goûts et de la photo de mode au sens général. Au fond de la grande salle se trouve une série sur un mur à l’éphigie de sa muse masculine : Baptiste Giabiconi. Avec une série bien plus torturée, et peut être trop différente pour coller de manière cohérente au reste du travail exposé à côté. Bien que cela reste mon point de vue de dinosaure traditionaliste.
C’est une exposition intéressante, les esthètes et autre fan de mode risque d’être comblés par cet univers mis à plat dans un même endroit. Car Karl Lagerfeld représente, par son travail, une esthétique modèle pour de nombreuses personnes.
5 commentaires
Ajouter le vôtreJe comprends ce que veut dire Leeaa. Lense a l’avantage de vous avoir. Votre regard permet de donner un avis subjectif qui permet de connaître vos coups de coeur expos parmi l’offre pléthorique d’expos photos desormais proposées. On aime voir les gens se passionner pour un photographe en particulier.
Si je peux vous conseiller fortement une expo, c’est l’incontournable France de Depardon. A must-see!
Et puis découvrir le tout nouveau BAL. 🙂
Oui, le planning des publications est chargé. Néanmoins était là depuis 2 mois à la MEP. Les gens passionnés de photos visitant de temps en temps divers sites internet photographique, ou les sites des musées de paris ne pouvaient pas louper l’information.
Ces deux expos ont l’air de faire le grand écart !
Je suis également allée voir l’exposition de Karl Lagerfield. Elle est intéressante car on y découvre un autre aspect de l’artisite en dehors du travail qu’il effectue pour la mode et les magazines. La série avec Baptiste Giabiconi m’a vraiment beaucoup plu mais comme tu dis n’a pas trop sa place à coté des photos de modes.
Je pense du coup aller faire un tour à l’exposition de Koos Breukel !
Si je peux me permettre, c’est dommage d’avoir les infos sur des expos 1 semaine avant la fin de leur exposition ca ne laisse pas beaucoup de temps pour y aller.
Lense est un site internet photographique aussi qui ne s’adressent pas seulement qu’aux passionnés pur et dur de la photo et ce qui fait son intérêt.
Devant la quantité d’expo photo qu’il y’a notamment sur Paris, je suis perso un peu perdue et un article comme le tien est toujours le bienvenu pour se décider d’aller voir une expo parce qu’on a pas le temps de tout aller voir et qu’il faut bien faire un choix. Mais bon vu que je suis la seule à avoir mis un commentaire je dois etre la seule à y trouver un interet :p