Gilles Caron au Point du Jour – Le Havre
À propos de l’événement
Ce qu'il faut savoir
« Il n’y a aucune raison pour que ce monde imparfait et ennuyeux qui m’a été donné à la naissance, je sois obligé de l’assumer et de l’améliorer dans la mesure de mes moyens. On subit toujours, mais de diverses façons.
Ne rien faire, c’est désolant. Jouer un rôle, c’est prendre son siècle en main, en être imprégné tout entier. »
Gilles Caron, lettre à sa mère, 6 mai 1960
Comment se situer, vivre et agir dans un « monde imparfait » ? Telle est la question que se pose le jeune Gilles Caron, alors appelé à faire son service militaire pendant la guerre d’Algérie. Devenu reporter au sein de l’agence Gamma, il photographiera entre 1967 et 1970 nombre des conflits de son époque, jusqu’à sa disparition au Cambodge, à l’âge de trente ans.
L’exposition au Point du Jour au Havre, accompagnée d’un livre, propose un parcours à travers quelques-uns de ses reportages les plus célèbres, comme Mai 68 à Paris ou la guerre du Biafra, mais aussi d’autres moins connus, tels que l’anniversaire du Printemps de Prague ou la rébellion armée au Tchad.
Chaque section de l’exposition présente un choix de tirages et un diaporama plus large, accompagnés de publications et de photographies d’époque annotées au dos. Ainsi, les historiens de la photographie Guillaume Blanc, Clara Bouveresse et Isabella Seniuta, commissaires de l’exposition, éclairent le contexte historique et les conditions de production de ces images, ainsi que leur diffusion par la presse à laquelle elles étaient destinées.
Relue sous l’angle de ses ambivalences, l’œuvre de Gilles Caron traduit la complexité à rendre compte de ce « monde imparfait » dont il choisit, en tant que photoreporter, d’« être imprégné tout entier ».