Pierre et Gilles – La fabrique des idoles
À propos de l’événement
Ce qu'il faut savoir
Pierre et Gilles, deux prénoms pour une seule entité. L’un photographie, l’autre peint, nous offrant des centaines de portraits délicieusement kitsch, que la Philharmonie de Paris propose de découvrir en musique.
De Juliette Gréco à Lio, de Serge Gainsbourg à Conchita Wurst, de Clara Luciani à Stromae, des générations de célébrités sont passées devant l’objectif de Pierre Commoy, avant que Gilles Blanchard ne les sublime d’un coup de pinceau. Garçonne, Sylvie Vartan pose un regard de braise sur l’objectif des deux artistes. Lio, royale, se dévoile en figure religieuse. Arielle Dombasle se mue en nymphe auréolée de lumière. Quant à Nina Hagen, elle apparaît provocante, toute de vinyle vêtue, dans un boudoir aux couleurs criardes. Autant de portraits à admirer au Musée de la musique de la Philharmonie de Paris.
Chaque détail, chaque rai de lumière ont été imaginés avec soin par le duo, qui propose des peintures d’une extrême variété. Même les cadres, entièrement fabriqués à la main, sont indissociables des œuvres qu’ils enjolivent. A travers une multitudes d’objets de leur collection et une chambre à la gloire de Sylvie Vartan, Pierre et Gilles nous offrent une immersion dans leur imaginaire et dans leur atelier du Pré Saint-Gervais (93).
Un casque sur les oreilles, des étoiles plein les yeux
Le travail des deux artistes n’avait jamais été exposé avec une telle attention portée à sa dimension musicale. En 1976, Pierre et Gilles se rencontrent à une soirée. Un coup de foudre artistique qui les conduira, dans les années 1980, à réaliser plusieurs clips et à décorer les pochettes des premiers albums d’Indochine. Plus de quarante ans après, la musique continue de les fasciner.
Dans l’audioguide, des chansons, soigneusement choisies par les artistes et liées aux œuvres exposées. On arpente ainsi une galerie aux murs couverts de paillettes, bercé par les voix de Dolly Parton, Sheila, Juliette Gréco, Etienne Daho ou Iggy Pop. Et les visiteurs sont enthousiate : « J’ai pris une claque », nous confie l’un d’entre eux, venu du Nord de la France pour admirer les portraits de ceux qu’il admirait adolescent.
En plus du lien – dense – entre art visuel et musique, trois espaces représentent les grandes thématiques du travail de Pierre et Gilles : fête, mythologie, rêve et cauchemar. Un cheminement qui met en lumière leur attrait marqué pour le sacré, les figures bibliques et la peinture classique. Les musiciens et chanteurs sont transformés en idoles, adulés, adorés par leurs fans à la manière des icônes religieuses.
Dans le casque gronde Para-noir de Marilyn Manson ou encore Born in Xixax de Nina Hagen – enfin, on quitte l’Eden pour l’abîme. L’Enfer selon Pierre et Gilles n’est jamais manichéen. Le duo rejette les conventions sociales et propose une vision nouvelle, onirique, de ce lieu de perdition. Les 110 portraits de cette « fabrique des idoles » revisitent la peinture religieuse classique et rendent un magnifique hommage aux plus grandes stars de la musique. Difficile après une telle déambulation, de revenir à la réalité.
Via : France TV Info