La Galerie de l’Europe accueille Francesca Piqueras et sa série Après la fin jusqu’au 6 mai 2017. Des clichés de navires échoués et rouillés réalisés en Argentine et au Cap Vert.
Francesca Piqueras nous présente Après la fin : des bateaux rouillés abandonnés entre deux rivages. Elle rajoute ainsi une page à son histoire entamée en 2009 avec sa première série de photos prises au Bangladesh. A cette époque, elle photographiait des chantiers de démantèlement. Ensuite, il y a eu les infrastructures militaires abandonnées au large des côtes françaises et anglaises.
C’est au Cap Vert et en Argentine qu’elle a découvert ces épaves à la fois squelettiques et mystérieuses. De longs trajets de voiture et quelques heures de marche lui ont été nécessaires pour s’éloigner des lieux touristiques et rejoindre ces zones où le temps semble s’être arrêté. Après la fin donne à voir des carcasses de navires reposant tranquillement au beau milieu de la mer, avec l’étrange sensation qu’ils posent pour nous.
Une vague de suggestions
Si l’homme n’apparaît jamais sur ses photos, sa présence est toujours suggérée. Chacun est libre d’imaginer le pont rempli de voyageurs ou le capitaine derrière sa barre. Il y a ce cliché d’une épave illuminée qui nous paraît habitée… Nous décidons ou non de nous rappeler que c’est l’homme qui a construit et abandonné ces navires. « Si je le montre cela deviendrait du reportage », explique Francesca Piqueras.
Elle est une photographe pour qui l’esthétique compte plus que tout. Elle joue avec la lumière : tantôt pour mettre en valeur un bateau, tantôt pour pointer une zone spécifique de l’épave. Elle porte un regard unique et poétique sur le matériau en tant que tel et en fait des « photosculptures ». Plus que des superstructures abandonnées, ces épaves lui apparaissent comme des sculptures. D’ailleurs, son intention est de « sculpter avec la lumière ».
Impossible de passer sur le titre sans l’évoquer. Après la fin pointe une réalité : ces navires sont tous en fin de parcours et se transforment au fil des marées. A travers cette série, Francesca Piqueras nous propose une lecture symbolique. Le titre évoque aussi bien le temps qui passe que l’avenir.
Que représente la carcasse ? La surconsommation, le réchauffement climatique ou peut-être encore un régime politique flottant … ? Une chose est certaine, grâce à cette série, nous avons relu Rimbaud et son Bateau Ivre. Un grand merci à Francesca pour cette série ouverte aux interprétations qui pousse à réfléchir et voyager !
Informations pratiques
- Jusqu’au dimanche 6 mai 2017.
- Galerie ouverte du mardi au samedi de 10h30 à 13h et de 14h à 19h.
- Galerie de l’Europe – 55 Rue de Seine, 75006 Paris.
Plus de détails sur le site Internet de la Galerie de l’Europe et de Francesca Piqueras.
1 commentaire
Ajouter le vôtreQuelle magnifique exposition !