Le Bleu du Ciel expose deux séries qui nous plongent au coeur de la crise industrielle française. Du 8 mars au 25 mai. (Photo d’ouverture : Fralib Géménos vivra #14 © Caroline Bach)
A travers deux expositions, Dites-nous comment survivre à notre condition de Caroline Bach et Produit intérieur brut de Patrick Weidmann, la Galerie Le Bleu du Ciel de Lyon examine la chaîne de production française du départ jusqu’à son arrivée. Un regard sur la crise industrielle qui frappe la France, et qui a récemment donné naissance à des mouvements de grève et de lutte comme les Gilets Jaunes. Un ras le bol historique dont les deux photographes recherchent l’origine à partir du marché du travail et des usines en particulier.
Caroline Bach s’est rendue sur les lieux de nombreuses usines en grève afin de constater le délitement d’une partie de l’industrie de notre pays, et s’est aussi rendue sur les traces de Bataville, un complexe économique d’origine tchèque où l’ouvrier vit dans le même espace que les usines de production de chaussures. Une interrogation sur cette méthode de travail qui semble aujourd’hui complètement obsolète.
Patrick Weidmann, tel un touriste consommateur, a voyagé dans le monde entier à la rencontre des objets de consommation issus de la société capitaliste, avec leur séduction fallacieuse. Supermarchés, magasins, zones de vente. La consommation est au coeur de ce périple triste, dont on oublie souvent les premières victimes : les travailleurs à la chaîne. L’objet comme l’homme sont éphémères, surexploités et utilisé jusqu’à la moelle par un système que l’exposition entend contester.
Le Bleu du Ciel participe ainsi, à son échelle, au grand débat national, notamment à travers une rencontre avec les photographes prévue le jeudi 7 mars.
Après la désindustrialisation de la France et la fermeture de centaines d’usines et d’entreprises comme le montre « Comment survivre à notre condition » de Caroline Bach, allons-nous assister à la paupérisation de l’art contemporain dans nos sociétés démocratiques ? Les artistes vont-ils disparaître comme les ouvriers ou se multiplier comme les chômeurs? L’art peut-il ou doit-il être solidaire des luttes sociales ou bien se cantonner dans des recherches plastiques en s’interrogeant sur lui-même et sur sa place dans l’histoire ?
Autant de questions qui seront posées par cette exposition jusqu’au 25 mai.
Source : Le Bleu du Ciel
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