En ce petit jeudi férié, je me suis dit que j’allais répondre – en images – à une question qui nous est régulièrement posée :
« A quoi ça sert de faire ses photos en RAW, en ais-je vraiment l’utilité ? »
Pas de panique si vous ne savez pas ce qu’est le format RAW, une petite mise est au programme.
Niveau : débutant / amateur
Un fichier RAW pourrait être comparé au négatif en argentique, il enregistre l’intégralité des informations lumineuses que reçoit votre capteur. Du coup, c’est un fichier volumineux, qui contient beaucoup d’informations encore brutes. Ces informations seront ensuite traitées : soit par votre boitier pour en faire un format d’image universel : le JPEG, ou bien par votre logiciel de traitement d’image pour en faire… ce que vous voulez.
Le RAW a un avantage certain, il contient bien plus d’informations qu’un fichier JPEG. Mais il cumule aussi les inconvénients… il n’est pas forcément lisible tel quel, il prend beaucoup de place, oblige de passer par une étape de post-traitement. Vous l’aurez compris, le RAW n’est pas forcément le format de fichier conseillé pour vos photos de vacances.
Le JPEG est universel, pratique et permet de faire un peu de post-traitement, tant que celui-ci reste léger.
Mais où trouve-t-on les limites du JPEG ? Jusqu’où ce format peut-il être post-traité ? Car ne perdons pas de vue que le principal intérêt du RAW c’est bel et bien ses possibilités de post-traitement.
Au lieu d’un grand discourt technique sur les « seulement » 16 millions de couleurs possible du JPEG, je vous propose un simple exemple en image.
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// LE RAW C’EST LOURD ET ÇA SERT A RIEN
Qu’est ce qu’il nous raconte, elle est où la différence ?
Cette première image est bel et bien un contre-exemple : j’ai traité le RAW de la même manière que mon appareil photo. Nous n’y voyons donc aucune différence ; le RAW perd beaucoup de son intérêt si c’est pour refaire (sur son ordinateur) le même boulot que le boitier. Dans ce cas, pourquoi perdre du temps et s’embêter avec un fichier plus contraignant ?
Ne soyons pas mauvaise langue, il reste un petit avantage à utiliser le format RAW – même pour obtenir le même rendu – notamment sur la gestion du bruit ou des détails, lorsque votre logiciel est capable de faire mieux que votre appareil photo. Un détail qui a toute son importance chez les experts.
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// EN FAIT LE JPEG C’EST TOUT POURRIS
Et là, c’est le drame.
Les choses se compliquent lorsqu’on commence à vouloir appliquer des traitements lourd. Pour l’exemple, j’ai surexposé de 4 diaph avec mon logiciel de post-traitement (lightroom pour l’exemple). La différence est très nette, le RAW et le JPEG qui avaient quasiment le même rendu sur la photo d’avant, ne réagissent plus du tout de la même manière aux modifications.
Les limites du fichiers JPEG se voient sur plusieurs points :
- N’étaient conservées que les informations utiles . On ne récupère rien dans les noirs et on sature très vite les blancs.
- La compression du JPEG saute aux yeux. Les artéfacts de compressions sont visibles aux moindres modifications.
- Très peu de couleurs disponibles. On remarque sur l’épaule, les aplats caractéristique de ce problème.
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// LE RAW ÇA ROXE
Et toi tu préfères laquelle ?
En plus des avantages cités précédemment, il ne faut pas oublier qu’avec le format RAW vous conservez toutes les informations, notamment l’intégralité des couleurs. Et cela même si vous avez réglé votre appareil photo en mode Noir & Blanc ! Du coup, avec votre logiciel favoris, vous pourrez réaliser autant de version différentes de votre image, avec ou sans couleurs ; c’est à votre convenance Messieurs Dames.
En conclusion choisir ou non le format RAW pour vos images, sera surtout en fonction du post-traitement que vous leur réservez. Mais dans le doute, qui peut le plus, peut le moins, non ?
10 commentaires
Ajouter le vôtreLe JPEG, c’est tout pourri… et non pourris.
Votre logiciel de traitement favori… et non favori.
Pfff
Je shoote tout en JPEG habituellement. Vendredi dernier, un pote mixait donc je suis allé prendre quelques photos, mais vue la très faible quantité de lumière, j’ai shooté en RAW en croisant les doigts pour que je puisse minimiser le bruit numérique au maximum en post-traitement.
Donc j’ai utilisé pour la première fois de ma vie un soft de post-traitement. C’est très puissant, et très intéressant, mais c’est louuuuuuuurd ! Au final, tu passes autant de temps à shooter qu’à retravailler tes images, et tu te prends tellement la tête sur les réglages qu’à la fin tu ne sais plus si le résultat est bien ou pas !
Je suis un peu de l’avis de Still : trop de possibilités en post-traitement tuent les possibilités !
Bonjour à toi « nouveau » lenser 😉
C’est sur que les contraintes (focale fixe, pas de retouches) favorisent la créativité et la réflexion.
Après on peut voir qu’un portait avec le même cadrage ( au niveau du sujet) ne rendra pas la même chose à différentes focales, l’angle de vue changeant. Cela demande aussi de réfléchir à sa composition. Bon, j’arrête de diverger 😉
Dans l’éternel débat RAW versus JPEG en plus du poids, de la quantité d’informations, de la quantité de post-traitement à faire, j’en rajouterais un : la finalité de la photo.
Pour caricaturer, shooter en RAW l’anniversaire de Tatie Micheline en train de souffler ses bougies, c’est assez peu intéressant. Un JPEG suffirait.
Par contre, pour une photo qu’on compte retravailler surtout en exposition ou en balance des blancs, le RAW s’impose.
Sur mon appareil, j’ai donc des jeux de réglages en JPEG et d’autres en RAW et en fonction de ce que je compte faire de la photo, j’utilise l’un ou l’autre. Vacances/Famille/Souvenir/Snapshot : JPEG. Studio/Compo + évoluée/Conditions difficiles : RAW.
(évidemment, si l’espace de stockage n’est pas un souci, on peut shooter en RAW+JPEG)
Le Raw c’est très bien, mais je considère que ça peut parfois être anti-créatif contrairement à l’avis général! Je n’utilise plus le raw que pour mes rares travaux pro ou pour des shoots importants pour moi lorsque je veux vraiment garder toutes les infos « au cas où ». Autrement je shoot presque tout le temps en jpg. Le danger du raw est paradoxalement sa grande force : la possibilité d’avoir pleins de possibilités de post-traitement. Pour le débutant c’est le risque de tomber dans une certaine fainéantise intellectuelle lors de la prise de vue en se disant : « bah de toute façon je pourrais rectifier après ». On risque de se réfugier trop facilement derrière la technique. « Rectifier après », oui, mais comment? et pourquoi? Il ne faut pas tomber dans le systématisme. De la même façon que shooter avec une focale fixe est plus formateur que de shooter avec un zoom qui peut rendre fainéant au niveau du cadrage, je pense que le raw peut rendre fainéant au niveau de l’exposition. D’autre part si on ne sait pas ce qu’on fait, on peut se retrouver devant la tentation de faire 10 variantes différentes d’une image sans savoir où l’on va ni pourquoi on le fait (ce qui est le cas de nombreux débutants). Je trouve plus formateur de s’ôter en connaissance de cause des possibilités d’éditions en post-traitement, que de les avoir sans savoir quoi en faire (c’est tordu ^^ mais ça me semble cohérent). Et puis pour des travaux non pro, je préfère largement épargner de l’espace disque en shootant en jpg, comme souligné dans l’article à propos des photos de vacances.
Pour résumer, je pense que l’utilisation du raw ne doit pas être systématique, mais doit être réservée à certains travaux pro pour lesquels il peut être important de garder toutes les infos de lumières ou de se laisser une marge pour corriger certaines erreurs à la prise de vue. Bref, il faut l’utiliser pour les bonnes raisons, et je pense sincèrement que les non-possibilités d’édition du jpg peuvent être un avantage créatif 😛 Donc, attention au « tout raw ».
Au passage bonjour les lensiens (ou lenseurs?) Je visite le site depuis pas mal de temps, j’aime beaucoup, continuez ^^ Merci d’avoir lu ma première contribution même si elle est un peu tordue! 😛
[…] PHOTO : il est bien plus intéressant de prendre vos photos en RAW si vous le pouvez et Rémi (avec qui j’avais fait le safari urbain Sony) nous dit pourquoi […]
Même si elle est sensible, je n’avais jamais pris le temps de comparer image contre image la différence entre RAW et JPEG. C’est parlant.
Encore un bien bon article. J »aime beaucoup les trois parties (surtout les titres ^^)
@jerka: j’ai refait du RAW et j’ai mm pas cassé ma carte o//
J’utilise souvent l’exemple du bloc de marbre d’un sculpteur pour expliquer le RAW : le JPEG, c’est un bloc prétaillé, l’artiste a moins de liberté. Le RAW, c’est un gros bloc de marbre bien gros où l’artiste aura loisir à tailler son oeuvre.
Je rajoute aussi que le JPEG est un format de fichier compressé à 80%. Vous perdez donc 20% « d’informations » en sortant vos photos en JPEG. Mais inversement vous gagnez du temps en faisant du JPEG. Comme pour envoyez vos photos à votre rédacteur chef pour édition de vos photos par exemple.
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par Lâm HUA, Romain Pouzol, Remi Chapeaublanc, lense, Vincent Heuschling et des autres. Vincent Heuschling a dit: RT @VincentMontibus: RT @lensefr: [@lecrapo] Basics : De l’importance du format RAW – http://bit.ly/bajRFQ […]
Comment ne pas plussoyer ? Alors je plussois !
On pourrai comparer la version JPG / RAW d’un fichier, à la version papier 10×15 et négatif d’une photo argentique. Le 10×15 est bien suffisant pour mettre dans son album photo, ou dans le cadre sur la cheminée… mais le négatif offre des possibilités créatives infinies. Lorsque l’on shoot en RAW, ce n’est qu’une première étape de création, le fichier brut permettant une grande liberté d’interprétation de la même photo.