Dans Black Holes, Julien Sunyé explore les traumatismes de la guerre et la vulnérabilité de la paix. (Photo d’ouverture : © Julien Sunyé)
Les attentats du 13 novembre, tout comme les commémorations des guerres, nous rappellent à la fois que la guerre est loin mais ses stigmates demeurent, indélébiles. Comme un cri, la série de Julien Sunyé Black Holes en est un preuve. A travers 24 destinations européennes, 54 prises de vues, 26 000 kilomètres, le photographe Julien Sunyé évoque les traumatismes des conflits traversés, ceux que l’on pense avoir oubliés ou ceux que l’on ignore par déni.
Mais plus que tout, l’oeuvre de Sunyé est ici une réflexion sur la fragilité de la paix, la vulnérabilité de cette quête. Une cinquantaine de photographies, en couleurs ou en noir et blanc, montrent des corps nus perdus dans la nature. Métaphore d’une humanité effrayée et fragilisée, Black Holes montre des corps en survie, en lutte, en quête de remèdes pour soigner des blessures à la fois collectives et intérieures.
« Les émotions qui nous traversent trouvent souvent leurs origines dans l’enfance. Il faut du temps, de l’attention et un vrai travail sur soi pour les comprendre et les analyser. Mais la vie moderne laisse hélas peu de place à cette quête intérieure. Finalement, montrer ses douleurs, c’est apprendre à les surmonter, à faire la paix avec ce que l’on a vécu et créer un futur harmonieux pour soi-même et les autres » confie le photoraphe.
La question soulevée par Sunyé est comment survivre à la violence et à quel prix ? Hommage aux victimes et aux résilients, Black Holes remet en cause la fin des conflits en dévoilant leur actualité dans les mémoires et les peurs de chacun. Face aux commémorations du passé, il ne faut pas oublier les horreurs du présent.
C’est suite à une dépression que Julien Sunyé a commencé à s’intéresser aux traumatismes et à ce qui les provoque. Il apprend que le traumatisme de la petite enfance est profondément ancré dans le subconscient et qu’il peut définir le présent. Il comprend qu’on devient alors prisonnier de son passé. Après la visite de Verdun, il réalise que la douleur peut être celle d’un individu mais aussi celle de tout un peuple. D’ici naît Black Holes, série que l’on vous laisse découvrir à travers ces images saisissantes.
Source : Julien Sunyé
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