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Bonfires : l’Irlande du Nord, avant l’embrasement

Paris tourne autour de la photographie et d’expositions photos ce mois de novembre, et c’est tant mieux. La Fisheye Gallery s’active pour promouvoir les jeunes talents, avec le vernissage ce vendredi 11 novembre de l’exposition Sur la route. Présent également sur le salon Fotofever, au carrousel du Louvres, la Fishey Gallery présente le travail documentaire Bonfires, du photographe Philippe Grollier (lauréat du Prix Fidal pour la photo documentaire cette année).

6, 73, 75, 93, 172, 201. Les Bonfires ont des chiffres pour légendes et racontent une terre aux noms pluriels. Les “feux de joie”, faits de palettes de bois et de pneus, peuvent mesurer jusqu’à trente mètres de haut. Ils sont construits dans les quartiers protestants de l’Irlande du Nord, pour être détruits sous le regard des catholiques. Philippe Grollier les poursuit, les énumère, les catalogue, les photographie à la chambre et les place inlassablement au centre de l’image. Ces constructions monumentales et fragiles commémorent le souvenir de la victoire du 12 juillet 1690 du protestant Guillaume III d’Orange sur Jacques II d’Angleterre, dernier roi catholique d’Irlande. Les symboles d’une haine encore vivace entre unionistes et républicains. Quand le drapeau irlandais flotte à leur sommet, c’est dans l’attente de le voir brûler. Les Bonfires ne prendront pas feu sous le regard du photographe. Il choisit de ne pas montrer ce moment, comme par espoir de ne plus les voir s’enflammer. Depuis dix ans, il attend les 11 juillet pour saisir sur le vif les constructions achevées.

La beauté austère des Bonfires fait écho aux œuvres de Bernd et Hilla Becher et se faufile dans l’héritage de l’école de Düsseldorf. La frontalité du regard et la prise de vue en série s’estompent au détour d’un ciel ombragé, d’une barrière, d’une maison et racontent des histoires venues d’Irlande du Nord, de la République, de l’Ulster, des six comtés, de l’Erin.

Le photographe

Philippe Grollier connaît bien l’Irlande du Nord et l’histoire des troubles qui l’ont agitée. Il photographie les murs qui séparent les villes entre zones protestantes et catholiques, les visages de la génération née avec le processus de paix. Il est l’ami français à l’accent nord-irlandais qui prend les Peacewalls et les Bonfires en photo et qui s’installe dans le Bogside, le quartier catholique du Bloody Sunday à Derry.

Le photographe vit et travaille à Toulouse. Il vient de remporter le prix Fidal de la photographie documentaire pour son travail en Irlande du Nord.

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Il y a 7 ans et 12 mois

Vu à Fotofever hier, c’est assez ouf en grand tirage

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