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Caleb Churchill : quand la nature reprend le dessus

A travers son art, Caleb Churchill immortalise les liens entre homme et nature, en questionnant ce qui est urbain et ce qui fuit au contrôle de l’homme. Pour plus d’informations sur ce photographe, rendez-vous sur Instagram. (Photo d’ouverture : © Caleb Churchill)

The Era of Hopeful Monsters par Caleb Churchill est une accumulation d’images qui déconstruisent notre perception de ce qui est naturel et ce qui est urbain. Un chemin de fer dans une minière, un papillon qui se pose sur des fruits déjà coupés, des arbres coupés et transformés pour le simple plaisir de nos yeux : autant de preuves de l’emprise de l’homme sur l’environnement.
Ces images montrent une lutte silencieuse entre la main de l’homme et la nature, qui essaye constamment de reprendre le dessus, en s’infiltrant là où elle est intouchable, en changeant de forme, en engloutissant les tentatives de domestication. Le monde ainsi créé par Churchill est étrange, un peu absurde…et pourtant si banal.

© Caleb Churchill

Le paysage est ici présenté non pas comme une magnifique vision poétique, mais plutôt comme le fruit de hasards, d’actions manquées, de choses laissées à moitié…la dysfonction est au coeur de la démarche. Notre environnement est souvent romancé par la culture aoccidentale, qui voudrait nous montrer la nature comme conemplative, douce. Pourtant, rien à notre époque laisse présager que les habitats soient encore si vierges. Malgré le désir d’idéal  qui a motivé la fondation du système des parcs nationaux, notre besoin humain d’organiser, de faciliter et de s’approprier est devenu la seule réalité géographique.

Ce travail examine les marques négligées que nous imprimons sur notre environnement à la fois à l’échelle personnelle et culturelle. Dans les endroits que nous considérons naturels, il y a des interventions humaines, intentionnelles et accidentelles. Où que nous allions, nous trouverons de la chapelure et des empreintes digitales, des sentiers tracés et des fils électriques traversant les airs. Des chemins de montagne pavés, des haies maîtrisées de manière obsessionnelle, des initiales sculptées sur des rochers dans une forêt ancienne ou des traînées d’avion entaillées dans le ciel. The Era of Hopeful Monsters jette un regard critique et empathique sur la façon dont nous envisageons notre identité collective en relation avec notre environnement, qu’il s’agisse de zones urbaines ou des vastes étendues restées « sauvages ». Ou un subtil mélange des deux.

© Caleb Churchill

« Partout où vous allez sur Internet, vous laissez des données et des informations personnelles. Des traces de votre identité comme des miettes de pain numériques. Mais vous faites aussi quelque chose de similaire dans le monde réel. La tache d’huile sur le trottoir où vous garez habituellement votre voiture, le chemin qui se creuse dans le terrain vague que vous prenez comme raccourci vers le dépanneur du quartier…Vous laissez des traces de vous et de vos mouvements partout » explique le photographe. « Mais il y a aussi des intrusions de la nature dans les lieux urbains que nous pensons contrôler. Nous avons apporté des changements inaltérables à notre planète, mais cette planète repousse et reprend le dessus sans cesse ». 

Pour en savoir plus sur ce photographe :
Instagram
Site

 

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