Le 4ème Fidal Youth Photography Awards a été attribué le 17 décembre à Camille Gharbi, qui avec sa série lève le tabou des violences domestiques sur les femmes. (Photo d’ouverture : © Camille Gharbi)
Nous vous parlions des Fidal Youth Photography Awards il y a quelques mois, en vous présentant ce prix focalisé sur la jeune scène émergente photographique. Pour cette 4ème édition, c’est Camille Gharbi qui remporte le prix avec sa série Preuves d’amour.
Ce travail, minimaliste, met en scène des objets d’usage quotidien sur un fond grisâtre. Le spectateur s’interroge alors sur la signification de ces images qui semblent presque tirées d’un catalogue commercial. En réalité, cette mystérieuse collection d’objets cache en son sein une signification symbolique tragique. Gharbi a en effet recensé 253 féminicides advenus en France entre 2016 et 2017 et a photographié les ustensiles du quotidien détournés en armes du crime.
Un coussin, un marteau, un briquet : des outils tout à fait banals détournés pour exercer une terrible violence au sein du foyer familial. Le sujet de la série est tristement d’actualité : en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon. C’est ce dramatique constat que la photographe souhaite rendre le plus possible visible.
Un travail qui questionne notre société mais aussi notre rapport à l’image : happés par la platitude visuelle de nos comptes Instagram, nous ne mettons en discussion que peu souvent l’impact qu’un visuel peut avoir sur nos consciences.
Camille Gharbi affirme ainsi son approche artistique sans filtres de la photographie sociale, attirée par des thématiques urgentes telles que l’immigration, les droits des femmes, la question de l’habitat. Architecte de formation, son style géométrique et la construction de ses images dévoilent une grande sensibilité au symbolique derrière chaque choix esthétique.
Source : Fidal Photo
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