Quatre ans. Il aura fallu quatre ans à Canon pour proposer la nouvelle version de son Reflex EOS 5D. Le constructeur japonais vient de lever le voile sur le 5D Mark IV, successeur logique du 5D Mark III. Le boîtier débarquera le 8 septembre 2016 à 4099 euros. Un tarif de lancement en forte hausse puisque à son époque le 5D Mark III s’affichait à 3 299 euros ! Alors, oui, quatre ans c’est long, mais qu’est ce qui peut expliquer une hausse de prix de près de 25%. Canon le justifie en décrivant le nouveau 5D Mark IV comme un véritable petit 1Dx dont il reprend de nombreuses fonctions. Pour rappel, le Canon EOS 1D X Mark II a été lancé à 6 350 euros.
Par rapport à son prédécesseur, le 5D Mark IV arrive avec un nombre de nouveautés non négligeable. Canon propose un boîtier complètement à jour et à niveau par rapport à ses concurrents. C’est là que la bât blesse ! L’EOS 5D Mark IV se révèle (du moins sur le papier) un appareil photo numérique très réussi, mais qui ne se démarque pas franchement de la concurrence et à un niveau de prix élevé. Il arrive en plus avec une faille incompréhensible.
Nouveau capteur
Après les capteurs à 50 millions de pixels des 5Ds et 5Ds R, qui venaient répondre à Nikon (Nikon D800 / D810) et Sony (Alpha 7R) dans la course aux mégapixels, Canon trouve, à nos yeux, un bon compromis avec le capteur à 30,4 millions de pixels qui équipe le 5D Mark IV. Une définition qui n’a pas à rougir face aux concurrents, mais qui ne joue pas dans la surenchère. Il s’agit d’un capteur CMOS 24×36 de la dernière génération de chez Canon, la même que celle utilisée sur celui du Canon 1D X Mark II. Contrairement à la grande tendance du moment, il conserve un filtre passe bas et n’utilise pas de système tiers pour annuler son effet (comme sur le 5DS R).
Un capteur qui reprend la technologie Dual Pixel inaugurée sur le Reflex EOS 70D et implémentée depuis sur les 80D, 1D X Mark II et 7D Mark II. Une technologie qui s’appuie sur la subdivision de chaque pixel du capteur en deux sous-pixels photodiode. Elle apporte la mise au point par corrélation de phase sur le capteur pour plus de souplesse et de rapidité de l’AF. Un mode qui fait aussi son apparition dans le monde des smartphones. Les Samsung Galaxy S7 / S7 Edge et Note 7 exploitent aussi un capteur Dual Pixel (d’une définition de 12 mégapixels).
Peu à peu le potentiel de la technologie Dual Pixel se révèle. Le 5D Mark IV propose un tout nouveau mode RAW. On retrouve les modes RAW et ses petits frères allégés M-RAW et S-RAW, auxquels se joint le RAW DPR : Dual Pixel RAW. Ce dernier exploite l’architecture en sous-pixels du capteur. Un RAW DPR se compose de deux images : une image RAW «normale» issue des pixels associée à une autre image issue seulement d’un des deux sous-pixels. L’intérêt ? Pouvoir jouer très subtilement sur la netteté par zone par traitement logiciel. Il faut en effet exploiter DPP (Digital Photo Professional) pour développer ces RAW DPR et travailler sur ces zones de façon très précise et pointue. Attention les fichiers sont lourd ! Comptez 66 Mo par RAW DPR contre 37 Mo pour un RAW « simple ».
Pour le stockage, Canon reste fidèle au double emplacement Compact Flash / SD. Dommage que l’EOS 5D Mark IV ne bascule pas sur le CFast et ne soit pas compatible UHS-II pour le format SD.
Le capteur CMOS Dual Pixel du 5D Mark IV propose une plage de sensibilité native de 100 à 32 000 ISO avec des modes étendus pouvant atteindre les 102 400 ISO. Un capteur épaulé par un processeur d’image DIGIC 6+. Le mode rafale atteint une cadence de 7 images par seconde (une de plus que sur le Mark III) en pleine définition avec mesure d’exposition et suivi d’AF. S’il n’y pas de limite en mode JPEG, le RAW cale au bout de 21 images.
Le nouveau Reflex de Canon embarque un second processeur. Un simple Digic 6 principalement dédié à l’AF mais qui pilote aussi la mesure d’exposition. Un autofocus qui reprend le module du 1D X Mark II avec ses 61 collimateurs sélectionnables dont 41 croisés. Leur sensibilité va jusqu’à f/8. Le mesure de l’exposition est confiée à un nouveau capteur de 150 000 pixels Rouge-Vert- Bleu (RGB) et Infra Rouge (IR). Canon explique l’arrivé de l’IR pour apporter plus de sensibilité et de précision dan les verts. Ce nouveau capteur dispose de 252 zones. Un vrai saut comparés aux 63 de son prédécesseur.
Vidéo 4K
La dynastie des 5D s’est taillé une belle réputation avec ses fonctions vidéos. Le 5D Mark IV entre dans le monde 4K. de la vraie 4K, de la 4Kc (c pour cinéma) avec sa définition de 4 096 x 2 160 pixels qu’il ne faut pas confondre avec la 4K / Ultra HD et ses 3 840 x 2 160 pixels. Ultra HD que ne figure pas au menu du nouveau boîtier de Canon. Les vidéastes devront faire avec la 4K en 30/25/24P, du Full HD (1 920 x 1 080 pixels) à 60/50/30/25/24p et un mode HD à 1 280 x 720 pixels pour du Slow Motion à 120p. Pour la 4K, le 5D Mark IV utilise un facteur de crop de 1,74. Il faudra être attentif au choix des optiques. La vidéo 4K est uniquement enregistrée en MOV avec une compression 4:2:2 sur 8 bits. Le Full HD bénéficie aussi du MP4, en plus du MOV, sur du 4:2:0 toujours en 8 bits.
Canon semble ainsi arriver avec un produit que beaucoup attendait… Mais une désillusion surgit assez vite. Si le Canon 5D Mark IV dispose bien d’une sortie HDMI, elle ne sort que du Full HD ! Impossible d’enregistrer en 4K via cette sortie. Un choix assez incompréhensible pour une fonction phare que les fidèles de Canon espéraient voir arriver. Pour la 4K il faut passer par la carte mémoire. Avec le format exFAT, les fichiers vidéo ne sont pas limités à la taille de 4 Go. L’enregistrement maximum reste à 29 minutes 59 secondes.
On retrouve le reste des fonctionnalités indispensables comme les entrées et sorties audio.
Le 5D Mark IV bénéficie aussi, et enfin, d’un d’écran tactile complet multipoint que le photographe peut utiliser pour la navigation et la prise de vue. Il reste néanmoins fixe. Il s’agit d’une dalle de de 3,2 pouces de diagonale (environ 8,1 cm) d’une définition de 1 6200 000 points.
Le 5D Mark IV reprend l’ergonomie globale du Mark III avec la même construction tropicalisée. Canon utilise cependant une nouvelle matière, plus résistante, pour les joints des parties « sensibles » comme le déclencheur, les trappes… Le boîtier subit une petite cure d’amincissement et n’affiche plus que 800 g sur la balance.
Le constructeur japonais annonce une baisse en autonomie : 900 clichés contre 950. Une autonomie qui augmente en mode LiveView : elle passe de 250 à 300 clichés.
Boîtier à jour et moderne, le Canon 5D Mark IV embarque Wi-Fi (b/g/n) et l’ensemble des technologie de géolocalisation (GPS / Glonass / Michibiki).
Le Canon 5D Mark IV se présente définitivement comme un boîtier complet, dans l’ère du temps et polyvalent, que de nombreux possesseur du Mark II, voir Mark III attendaient avec impatience. Mais il pâtit d’un tarif en forte hausse (4 099 euros) et d’une absence incompréhensible de sortie vidéo 4K sur sa prise HDMI. Des défauts qui ne poussent pas forcément à l’adoption.
Source : Canon France
Spécifications complète du Canon 5D Mark IV
2 commentaires
Ajouter le vôtreTout cela ne me dit pas lequel acheter pour changer mon vieux 5d mark2, le 5d mark4 ou le 5dsr? Sachant que la vidéo n’a aucune influence dans mon cas .
J’axe tout sur la photo (paysage, monument, événementiel, portrait, sport, macro, expositions artistiques…)
Mouai… la seule innovation finalement sur ce boitier c’est le mode Raw dpr à mon sens. Et la vidéo 4k (pour être gentil).