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Cyril Zannettacci raconte l’épidémie de Covid-19 vue par les sans-abris

Cyril Zannettacci remporte le troisième Prix Caritas de la Photo Sociale avec sa série L’hôpital de la rue : il y raconte l’épidémie de Covid-19 vue par les personnes sans-abris accueillies dans le Centre d’Hébergement et d’Assistance aux Personnes Sans-Abri (CHAPSA). (Photo d’ouverture : Lauréat du Prix Caritas de la Photo Sociale 2022 © Cyril Zannettacci)

Face à l’ampleur de la pauvreté et de l’exclusion en France, les membres du Réseau Caritas France ont décidé de créer en 2020 le Prix Caritas Photo Sociale afin de soutenir les photographes qui s’investissent sur ces questions. L’année dernière, ce fut au tour de Victorine Alisse et JS Saia de remporter la récompense pour leur projet sur le mal logement. Le jury de la 3ème édition du Prix Caritas Photo Sociale a désigné comme lauréat Cyril Zannettacci pour sa série L’hôpital de la rue. Cyril Zannettacci y raconte l’épidémie de Covid-19 vécue par les sans-abris.

Lauréat du Prix Caritas de la Photo Sociale 2022 © Cyril Zannettacci

C’est au cœur  d’une unité de soins pour sans-abris que le photographe assiste en 2021, au déferlement de l’épidémie du Covid-19. Situé à Nanterre, aux portes de Paris, le Centre d’Hébergement et d’Assistance aux Personnes Sans-Abri (CHAPSA), lieu unique en France, accueille et accompagne des sans-abris dans un parcours de soin. Avec ses airs d’hôpital abandonné, le centre accueille des sans-abris depuis la fin du 19ème siècle.

Ancienne prison, ce bâtiment a été reconverti en centre d’accueil pour toutes les personnes dans le besoin : un lieu accueillant exilés, travailleurs précaires, femmes fuyant les violences. N’ayant pas les mêmes ressources, ni la même réputation que la médecine classique, la médecine sociale souffre d’un manque considérable de moyens, de budgets et d’effectifs : ainsi, ce lieu marche au système D, avec des nombreux toilettes condamnés, très peu d’infirmiers à assurer les tours de nuit, des rationnements fréquents et une pénurie de certains médicaments.

La série tente alors de faire la lumière sur cette situation intolérable et insoutenable. À la tête du service médical, la docteure Valérie Thomas est à deux doigts de rendre sa blouse : aujourd’hui cet établissement hybride est au bord de la rupture. Dans un article paru dans le Télérama n°3727 le 16/06/21 par Romain Jeanticou, elle déplore non seulement le «mépris d’État envers ceux qui soignent les plus pauvres», mais aussi l’injustice liée à la dégradation des services atteignant son paroxysme depuis l’épidémie. Elle « voit bien, comme ses équipes, le fossé qui sépare la médecine sociale de la médecine classique dans notre système de santé (…) il n’est pas aisé de trouver des subventions pour notre public, qui n’a aucun poids politique. Il est toujours plus facile financièrement de tenir une clinique à Neuilly qu’un centre pour sans-abri à Nanterre ».

Lauréat du Prix Caritas de la Photo Sociale 2022 © Cyril Zannettacci

Au bord du burnout, ceux qui restent se mobilisent tant bien que mal pour continuer les soins et protéger la santé des sans-abris. Zannettacci nous embarque alors dans cette réalité que l’Etat refuse de voir.

Passionné par les format long et le reportage, le photographe membre de l’Agence Vu’, effectue des reportages photographiques en collaborant avec des ONG et de nombreux magazines et journaux français et à l’international comme le New-York Times, Washington Post, Vanity Fair, CNN, The Guardian, Der Spiegel, Stern, Libération…

Le lauréat bénéficie d’une dotation de 4 000 € et de l’édition par Filigranes en novembre 2022 d’un livre monographique dédié à la série primée. Son travail et ceux des deux finalistes seront présentés lors d’une première exposition à la Galerie Le Château d’Eau à Toulouse à partir du 22 novembre 2022, puis d’une exposition à Paris début 2023.

Source : Réseau Caritas France

 


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