Le Château de Tours, soutenu par le Jeu de Paume, organise une rétrospective sur l’artiste photographe Daniel Boudinet du 16 juin au 28 octobre 2018. (Photo d’ouverture : Karl Lagerfeld, 1975 – © Donation Daniel Boudinet)
L’exposition « Daniel Boudinet. Le temps de la couleur » permet de redécouvrir un artiste majeur du renouveau photographique en France à la fin des années 1970. Se détachant des pratiques du photojournalisme, son œuvre atemporelle et intimiste a notamment séduit Roland Barthes.
Pionnier de la photographie couleur, Boudinet réussit à la sortir de l’usage publicitaire qui lui était destiné au début pour la transformer en un art à part entière. Ses prises de vues souvent sombres, dévoilent des ambiances surréalistes empreintes de mysticisme et ouvrent la voie à maintes expérimentations visuelles.
Le photographe est un témoin privilégié de l’effervescence intellectuelle de l’époque, il fréquente alors des personnalités telles que Simone de Beauvoir, Serge Rezvani ou Nathalie Sarraute. De ses sorties et ses visites, il développe une conception très perfectionniste de son art.
Grâce à ses collaborations avec Le Cinématographe et les éditions Fayard il approfondit l’art du portrait cinématographique. Puis, avec son oeuvre Bagdad-sur-Seine, il se lance dans la photographie d’architecture et de jardins, en travaillant notamment sur sa série consacrée aux jardins de Bomarzo.
Son style s’affirme alors : les sujets sont intemporels, les cadrages rigoureux, et la composition marquée par un grand sens de l’épure. Cette approche sobre et hautement symbolique séduit Roland Barthes qui choisit l’une de ses photographies pour ouvrir La Chambre claire.
Un parcours qui replonge donc le spectateur en plein milieu des seventies, années d’avant-gardisme et audace, apportés par l’introduction des couleurs.
L’exposition met en avant 120 clichés parmi lesquels certains rarissimes, modernes et originaux, mais aussi des vidéos ainsi que des pièces d’archives (correspondances, notes, imprimés). Jusqu’au 28 octobre au Château de Tours.
Source : Le Jeu de Paume
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