Les photographies de Nat Finkelstein lèvent le voile sur le côté obscur de la Factory d’Andy Warhol à travers une rétrospective, jusqu’au 9 juin à la Proud Central Gallery de Londres. (Photo d’ouverture : © Nat Finkelstein)
En 1964, le photographe Nat Finkelstein fait la connaissance, lors d’un vernissage, d’une jeune fille appartenant à l’un des clubs les plus sélectifs et underground du New York des sixties : la Factory d’Andy Warhol. Grâce à cette rencontre, il a le privilège d’assister aux soirées dévergondées, excentriques et décadentes de la Factory, au sein de laquelle aucun tabou ne subsistait. Sexe, drogue, musique expérimentale et pop art : un mélange explosif qui, aux yeux de ce jeune artiste, était le « ventre pourri de la bourgeoisie américaine » (comme le définissait Finkelstein dans Planet Group Entertainment en 1999).
Alors que ses passages à la Factory se repètent, Nat Finkelstein est embauché par Andy Warhol en tant que photographe interne du club : l’image était fondamentale pour les habitués du lieu, tous traversés par l’obsession clinquante de la célébrité. Pendant trois ans, de 1964 à 1967, Finkelstein a immortalisé la vie au sein de cet atelier et lieu de fête : Edie Sedgwick, Bob Dylan, Marcel Duchamp, Lou Reed, autant de stars passées devant son objectif. Entre soirées de folie, moments de création et de perdition, il dresse alors un portrait inédit de l’hédonisme irrépressible du crew de la Factory.
Cependant, au-delà du style de vie fantasque et surréaliste de ces artistes émergents, quelque chose d’autre se produisait à la Factory qui happait l’oeil du photographe : un mouvement de libération, certes très virulent, des identités queer, des femmes, des marginalisés. En continuant ses reportages sociaux, Finkelstein a pu mettre en parallèle les innovations créatives de ces années avec les revendications sociales pour les droits civils et l’atmosphère globale de transformation à l’oeuvre dans cette décennie.
Dix ans après son décès, la Proud Central Gallery célèbre avec une rétrospective l’oeuvre de Nat Finkelstein dans l’exposition In and Out of Warhol’s Orbit: Photographs by Nat Finkelstein. L’exposition met en avant certaines oeuvres particulièrement touchantes, comme l’arrivée d’Edie Sedgwick à la Factory avant sa descente aux enfers ou la rencontre entre Bob Dylan et Warhol documentée dans les enregistrements “Screen Test” (ci-dessous).
Source : Proud Gallery
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