Nancy Floyd publie Weathering Time, un livre qui collecte des autoportraits pris depuis 1982 illustrant l’évolution de son corps et étudiant le vieillissement en photographie. Pour en savoir plus sur Floyd, rendez-vous sur son site. (Photo d’ouverture : © Nancy Floyd)
Nancy Floyd se photographie depuis 1982, avec l’objectif de prendre une photo par jour. Le projet qui en résulte, composé de plus de 2500 images, est une méditation sur le passage du temps, la perte et le corps féminin vieillissant. Weathering Time est par ailleurs le lauréat du premier prix ICP / GOST du premier livre de photos. La photographe basée dans l’Oregon s’est photographiée perchée sur une chaise dans son salon, debout sur le porche d’entrée de sa maison ou posant partout où elle passait sa journée.
Chaque photographie en noir et blanc encadre la photographe posée, dégageant un tempérament calme et décontracté, et fait la chronique de l’impact du temps sur son corps, ses relations et son environnement, en se concentrant sur son expérience de femme aux États-Unis. Bien que les images soient profondément intimes et personnelles – nombre d’entre elles montrent ses animaux domestiques, ses séjours à l’hôpital et ses parents vieillissants – elles abordent un sujet universel et propre à chacun de nous. Le projet a aussi été l’opportunité de rendre compte d’évolutions technologiques d’envergure : une section entière est consacrée à « l’évolution de la machine à écrire », des tendances de la mode et des grands changements culturels.
Dans son livre, elle renonce à la chronologie ininterrompue que l’on pourrait attendre de ce genre d’entreprise, au profit d’une structure plus proche de celle d’un album photo personnel. Floyd a même intégré des photos qu’elle n’a pas prises elle-même, provenant des archives de sa famille : « Weathering Time » commence par une photo d’elle nouveau-née, et les sections suivantes sont intitulées pour son père, sa mère et son mari, avant que les catégories ne deviennent plus abstraites ou amusantes.
Floyd a utilisé un appareil photo argentique pendant les 36 premières années du projet et n’est passée au numérique que l’année dernière.
Une section intitulée « Shirts with words » documente plutôt les engagements politiques de Floyd (un t-shirt anti-Bush dans les années 2000, un Black Lives Matter plus récemment) et son style nonchalant. Si l’autoportrait chez Floyd n’a pas la précision méthodologique de certains de ses contemporains – par exemple, la « One Year Performance » de Tehching Hsieh en 1980, pour laquelle il s’est photographié toutes les heures, à l’heure près, pendant une année entière, ou la série historique « Untitled Film Stills » de Cindy Sherman à la fin des années 1970, qui a inauguré une nouvelle ère de recherche féministe sur la nature médiatisée de l’identité – la rigueur souple de Floyd sur le long terme a produit un ensemble d’œuvres d’une puissance distinctive.
On les retrouve aujourd’hui dans un livre, Weathering Time, publié chez Gost.
Source : Gost
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