Des photos inédites de Frida Kahlo par Nickolas Muray dévoilées

Des photos rares de Frida Kahlo et Diego Rivera par Nickolas Muray, amant de Frida, ont été récemment dévoilées. (Photo d’ouverture : Nickolas Muray, Frida Kahlo et amis, 1939, Courtesy of Sotheby’s)

En avril, Sotheby organisait à New York une vente aux enchères très particulière. Il s’agissait en effet d’une collection de clichés inédits pris par Nickolas Muray, amant et collaborateur de Frida Kahlo, du couple Kahlo et Rivera et de tout leur entourage d’amis artistes et intellectuels. Certains de ces 78 précieux clichés ont pu être diffusés. On y rencontre des personnalités comme Carlos Chavez, l’artiste Marian Greenwood, le muraliste Roberto Montenegro, l’actrice Margo Albert, le peintre et écrivain Mai-Mai Sze et Cristina Kahlo, la soeur de Frida.

Une collection intimiste qui accompagne actuellement la première exposition des vêtements conçus par Kahlo aux Etat-Unis, Appearances Can Be Deceiving. L’exposition se focalise sur l’art subtile de la peintre dans la construction d’une identité forte, à la fois grâce à l’inspiration vestimentaire tirée de sa culture mexicaine, à la fois grâce à des choix esthétiques contestaires et radicaux, tels que ses fameux sourcils épais. Les photographies de Muray permettent de comprendre d’encore plus près l’univers et la personnalité de cette artiste émancipée et révolutionnaire. A travers l’objectif du photographe, nous assistons à la création d’une véritable icône au style immédiatement reconnaissable.

Malgré sa relation tumultueuse avec Diego Rivera, la peintre se lia au photographe hongrois Nickolas Muray à partir de 1931, après leur rencontre à Mexico. Muray était alors considéré comme un avant-gardiste : il fut l’un des premiers à s’exercer à la photographie en couleurs. La relation avec ce fameux portraitiste se poursuivit dix ans durant, en laissant derrière elle une quantité innombrable de clichés. Kahlo fut pour le photographe une muse décomplexée et parfaitement à l’aise, au point que leur collaboration artistique continua même après la fin de leur idylle.

Connu pour sa touche délicate, Muray dresse un portrait de Frida empli de romance et de candeur, avec toute la grâce qui caractérisait ses travaux pour Vogue, Harper’s Bazaar et Vanity Fair. Une lettre adressée à son aimée en 1939 retrace avec poésie la relation entre le photographe et la peintre : « J’aimerais avoir le pouvoir de t’emmener là-haut, au-dessus des nuages, près du Soleil et de pouvoir parler avec celui qui est supposé avoir créé le cactus, et le monde autour, les petits cochons, et Diego, et toi, moi et Miguel. Peut-être il me dirait le secret pour te faire sentir bien à nouveau, pour que tu puisses chanter, sourire, aimer et jouer, comme je t’ai vue avant dans la lumière du Soleil ou dans l’obscurité de la nuit ».

Source : Sotheby