Des photos inédites de Giacometti dans son atelier

Dans le cadre d’une rétrospective sur Giacometti, du 13 mars au 11 juin, la Fondation Giacometti dévoile des clichés inédits de l’artiste dans son atelier. (© Succession Alberto Giacometti, Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris, 2019.)

En collaboration avec la Fondation Giacometti et Lille Métropole, le LaM, Musée d’Art Moderne de Lille, présente du 13 mars au 11 juin, une grande rétrospective sur le sculpteur et peintre italien Alberto Giacometti. Le parcours se prolongera dans les salles de présentation permanente pour offrir à tous un point de vue renouvelé sur l’œuvre de l’artiste dont la carrière s’étend sur près d’un demi-siècle. À travers plus de cent cinquante sculptures, peintures et dessins parmi les plus importants de son œuvre, le parcours se focalisera sur les périodes essentielles de la vie de l’artiste : la découverte des arts africains ; l’Antiquité égyptienne ; ou encore la relation amicale et intellectuelle avec l’écrivain Jacques Dupin, premier biographe de l’artiste.

Au terme de ce parcours, une salle entière sera consacrée aux photographies de son atelier, dans lequel il travailla pendant plus de quarante ans. Une exposition dans l’exposition qui permettra d’avoir un regard plus intimiste de son oeuvre. Souvent prises par sa femme, Annette, mais aussi par certains des plus grands photographes de l’époque, tels que Brassaï, Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Ernst Sheidegger, les clichés interrogent la postérité de l’artiste et permettent d’en comprendre le processus créatif sous un nouveau point de vue. Le représentant en train de modeler la matière, de peindre, de créer, les images sont une porte ouverte sur le rapport spirituel existant entre un créatif et son oeuvre.

L’atelier d’Alberto Giacometti, rue Hippolyte Maindron à Paris, est ainsi considéré comme un lieu de prédilection pour les photographes, car il porte la trace indelebile de l’acte créateur. Cette balade visuelle a été imaginée par Anne Lacoste, chef de projets à l’Institut pour la photographie – Hautsde-France, et réunira plus de quarante tirages réalisés depuis la fin des années 1920 jusqu’au décès de l’artiste en 1966.

Les photographies ont un but presque documentaire et, loin de tout voyeurisme, elles permettent de rapprocher le public des travaux exposés. Des documents qui sont aussi un témoignage d’une époque effervescente d’idées et d’innovations intellectuelles. Ainsi, l’on verra Giacometti avec certains de ses amis et contemporains, qui faisaient partie de la vie de l’atelier au quotidien comme Jacques Dupin, Joan Miró, Raoul Ubac et d’autres.

Les photographies d’Annette Messager sont particulièrement denses de signification : elles se concentrent sur certaines sculptures en particulier en immortalisant ainsi leurs premiers instants de vie, notamment Femme Cuillère (1927), L’objet invisible (19341935), Le Nez (1947) et L’homme qui marche (1960). Elles mettent aussi en lumière l’atmosphère de ce laboratoire de création, vétuste et pourtant intemporel, qui n’en reste pas moins un lieu de vie et de rencontres, au sein duquel les oeuvres tiennent une place centrale.

Source : Fondation Giacometti