La Tate Britain consacre une rétrospective à un monument vivant de la photographie contemporaine : Don McCullin. Jusqu’au 6 mai 2019. (Photo d’ouverture : Courtesy of Don McCullin)
Don McCullin est d’ores et déjà un morceau d’histoire de la photographie. Depuis les années 1950, ce reporter de guerre a redéfini le concept même de photo-journalisme en abordant cette discipline avec une poésie narrative bouleversante, plus poignante des fois que des témoignages écrits, qui est désormais sa marque de fabrique.
Né en 1935 dans le faubourg du Nord londonien de Finsbury Park, il s’initie à la photographie en autodidacte en immortalisant la vie dans les rues de son quartier. Ayant grandi en contact direct avec les réalités difficiles de la banlieue anglaise, Don McCullin développe un langage âpre, efficace, sans fioriture et pourtant, empreint d’une douceur mélancolique émouvante.
C’est lorsqu’il vend un cliché de la band du quartier, The Guvnors, à The Observer que sa carrière est définitivement lancée. Inspirée de Alfred Stieglitz, son esthétique se base sur celle de la photographie artistique, orientée vers la composition précise et rapide de l’image. Ses clichés, plus que des fragments, sont ainsi des vrais tableaux. Ses travaux sur la Guerre du Vietnam et le conflit en Irlande du Nord deviennent des références absolues en termes de photo-journalisme. Se mettant lui-même souvent dans des situations de danger extrême, McCullin développe une maîtrise du terrain hors pairs.
Encore actif aujourd’hui, McCullin a récemment documenté la destruction de Palmyre pour compte de la BBC. Son courage, la richesse de ses archives et son approche font de lui le plus grand photographe britannique contemporain. Aujourd’hui, la Tate Britain lui consacre une rétrospective en 250 images que McCullin lui-même a souhaité réimprimer et choisir dans sa chambre noire. Un événement immanquable cette année pour tous les passionnés de photographie, jusqu’au 6 mai.
Source : Tate Britain
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