Dorothea Lange au Jeu de Paume

La photographe mythique Dorothea Lange exposée au Le Jeu de Paume du 16 octobre au 27 janvier. (Photo d’ouverture : Dorothea Lange © The Dorothea Lange Collection)

Dorothea Lange (1895, Hoboken, New Jersey ; 1966, San Francisco, Californie) est l’une des photographes majeures de l’histoire américaine. L’un des premiers grands noms de la photographie au féminin et une référence dans le domaine du cliché documentaire, Lange a construit à travers ses images tout un imaginaire collectif. « Dorothea Lange. Politiques du visible » entend parcourir son histoire et son évolution en exposant des photographies jamais montrées en France.

L’exposition s’articule selon cinq espaces distincts. Ceux-ci mettent l’accent sur la force émotionnelle qui émane de ces photographies ainsi que sur le contexte de la pratique documentaire de la photographe. La collection comprend des tirages pris entre 1933 à 1957, parmi lesquels certains très célèbres comme White Angel Breadline (1933) et Migrant Mother (1936). Les tirages exposés appartiennent pour l’essentiel à l’Oakland Museum of California, où sont conservées les archives considérables de Lange, léguées par son mari Paul Schuster Taylor et sa famille.

Les clichés de Lange sont d’une modernité bouleversante. Certains, dont Migrant Mother, pourraient avoir été pris il y a à peine quelques années, tant les thématiques abordées sont universelles et la manière de les traiter, riche de symboles qui dépassent l’époque. Mais parmi les travaux choisis pour le Jeu de Paume, il y en a qui vont surprendre le spectateur en dévoilant une autre facette de la photographe : sa passion pour l’archive. Resituant les photographies de Lange dans le contexte de son approche anthropologique, l’exposition offre au public la possibilité de comprendre que la force de ces images s’enracine également dans les interactions de la photographe avec son sujet, ce qui se manifeste à l’évidence dans les légendes qu’elle rédige pour accompagner ses photographies.

Parallèlement aux tirages exposés, différents objets ayant appartenu à la photographe, notamment des planches-contacts, des carnets de notes prises sur le terrain et diverses publications, replacent son travail dans le contexte de cette période troublée. L’exposition met en avant le travail d’une photographe mythique dont l’héritage reste intacte et plus contemporain que jamais.

Source : Le Jeu de Paume