Suite à une petite coquille dans notre news intitulée « Le cosplay fait voyager les super héros au XVI siècle« , l’auteur de la série, Sacha Goldberger, nous a contacté et a eu la gentillesse de nous accorder un peu de son temps. Découvrez les coulisses de sa série Super Flemish ainsi que son parcours.
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Si vous avez loupé notre article d’hier matin, ou si vous avez coupé internet dernièrement, Sacha Goldberger est un photographe qui a fait pas mal parler de lui avec ses portraits mettant en scène des super héros issus de comics… ou encore de sa famille. Super Flemish est donc une série qui vient conclure son travail sur les super héros.
Derrière ses clichés hallucinants qui mettent en scène les stars du comics ou du grand écran, se cache un énorme projet et une grande équipe. Près de 110 personnes se sont attaquées à Super Flemish, avec notamment, 6 costumières professionnelles, 12 maquilleurs, des prothésistes, des créateurs de décors ou encore des graphistes.
Une véritable équipe donc, qui suit le photographe dans ses projets depuis sa série sur la peinture flamande, à la manière d’une équipe de production cinématographique.
Si les ressemblances avec les personnages sont flagrantes, (pour s’en convaincre il suffit de jeter un œil à Heath Ledger / Joker, ou Christopher Reeve / Superman) il a fallu 8 mois de casting pour trouver les modèles. Une cinquantaine de Blanche Neige se sont succédées et parfois, l’équipe a été plus chanceuse : le modèle interprétant Batman a été sélectionné à la première audition.
Une fois les modèles choisis pour leur ressemblance, il aura fallu de nombreuses heures de travail pour peaufiner les similitudes. Aucun détail n’a été ignoré : pour le Joker, celui-ci porte des prothèses pour simuler les cicatrices et il aura fallu 3 heures de maquillage pour que la magie opère pleinement.
Un travail de titan où chaque détail compte. Pour le réalisme des photos, Hulk porte par exemple une prothèse sur le front ou encore de faux sourcils. Viendront ensuite de nombreuses heures de retouches pour coller parfaitement à la vision du photographe.
Quand on demande à Sacha Goldberger ce qui l’a poussé à mettre ainsi en scène les super héros dans ses séries, il parle de passion et nous avoue vivre dans cet univers depuis longtemps. Il s’agit de personnages forts, qu’il porte dans son cœur, et il affirme avec sincérité que Heath Ledger en Joker est le meilleur personnage de cinéma créé depuis bien longtemps. Même si il ne se décrit pas comme un geek, il parle avec sincérité de l’amour qu’il porte à ce que l’on considère désormais comme la culture populaire.
Côté parcours, il a fait ses premières armes avec un Rolleiflex, en moyen format, qui sera selon lui, la meilleure école, car technique et ne laissant que peu de place à l’erreur. Mais c’est surtout en vivant dans un univers graphique fort que celui-ci s’est tourné vers la photographie. Directeur artistique pendant 15 ans, il a côtoyé les photographes et les réalisateurs de tous bords. En quittant sa carrière pour faire à nouveau des études à l’école des Gobelins, il commence alors à s’attaquer à la photo plus sérieusement.
C’est ainsi que vont naître ses séries avec le personnage de Mamika, sa grand mère, qui se mettra dans la peau d’une super héroïne. Et si son amour pour les héros de tout poil semble fort, celui pour la famille en règle générale semble encore plus exacerbé. Pour cet immigré, la famille est primordiale et il l’avoue spontanément, il est bien plus attaché aux gens qu’aux endroits.
De cette liaison forte avec sa grand mère, qu’il considère comme un personnage incroyable et avec qui il entretient un rapport affectif très intense, ont découlé des clichés drôles, décalés qui font preuve de beaucoup d’humour et d’auto dérision. Et c’est avec ceux-ci qu’il s’est fait connaître en tant que photographe en obtenant sa première publication dans le magazine WAD il y a près de 10 ans.
De nos jours, Sacha Goldberger a exposé tout dernièrement à Paris Photo avec grand succès et le magazine Polka vient de lui offrir sa couverture ainsi que 11 pages dans son dernier numéro. Ajoutez à ceci un véritable buzz sur internet et vous avez un photographe qui fait grandement parler de lui, même si le monsieur prend cette médiatisation de façon humble et avec beaucoup de recul.
Dans un futur proche, Sacha Goldberger travaille déjà sur une nouvelle série qui serait prévue pour mai. Meet My Mum traitera du poids de la famille, un sujet contemporain, qu’il a transposé dans l’imagerie des années 50 aux Etats-Unis.
Alors, quand nous lui avons demandé un petit mot de fin, qui pourrait inspirer les lecteurs de Lense, il a déclaré « Le plus important c’est de se lever le matin, de faire ce que l’on aime. Le plus important, c’est la passion ».Une bien belle conclusion.
Un grand merci à Sacha Goldberger pour nous avoir accordé un peu de son temps et si vous désirez jeter un œil à ses clichés rendez-vous sur son site, ou bien en vrai : certains sont encore exposés à la School Gallery.
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