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Fabrice Fournier : le roi de la photo de rap au studio Harcourt

Il y a 2 ans Par Costanza Spina

Du 24 mai au 31 août, Fabrice Fournier aka FIFOU, sera exposé à la Galerie du studio Harcourt. Photographe officiel du rap français, FIFOU est l’une des plus prolifiques des vingt dernières années, ayant côtoyé certains des noms les plus intéressants du rap game. (Photo d’ouverture : Gims, Red lines, 2016, Ceinture noire – © FIFOU)

Fabrice Fournier, alias FIFOU, présente une trentaine de photographies iconiques à la galerie Harcourt. FIFOU est l’un des principaux photographes de rap français et a donné vie à certaines des pochettes d’album les plus iconiques des dernières années et a immortalisé certains des tournages de clips incontournables. A la Galerie du Studio Harcourt à Paris, il présentera ainsi sa première exposition solo, qui répertorie son travail depuis vingt ans.

C’est à l’invitation d’Agnès Grégoire, commissaire des expositions temporaires de la
galerie Harcourt, que FIFOU propose cette exposition, véritable renversement des codes et
expose ses portraits, jusqu’ici peu habitués aux murs des musées et des galeries. La
rencontre de deux esthétiques certes singulières, mais deux univers finalement très
proches.

Hatik, Sky is the limit, 2021, Vague à l’âme

FIFOU est l’homme qui a forgé l’imagerie du rap français dans les quinze dernières années. Surnommé « l’homme aux 600 pochettes de rap », FIFOU seraient finalement plus proche des 800 éditées et plus de 200 en projet, soit 1001 ! Avec son travail, il fait le pont entre deux mondes siamois, la musique et la photo.

Se rêvant dessinateur de BD, passionné de hip-hop depuis ses douze ans, c’est d’abord
en tant que graphiste qu’il collabore avec le milieu du rap. De fil en aiguille, plusieurs rencontres clefs l’amènent à se tourner vers la photographie et, fort d’un carnet d’adresse déjà bien rempli, il devient l’acteur incontournable du milieu.

« Dans le rap, on aime bien les clichés, les exagérations. Quand j’ai commencé, on
retrouvait toujours ces mêmes codes de mecs dans des environnements sombres…Ça
a été un peu long à casser, mais certains artistes ont ouvert la brèche et depuis c’est
entré dans les moeurs […] Aujourd’hui c’est 50% de musique et 50% d’images », explique Fabrice Fournier. Dans ces photos, la mode et le rap travaillent de concert et de cet heureux mélange, naît une patte artistique devenue une marque de fabrique.

Se définissant un « photographiste », Fabrice Fournier, tout comme les rappeurs qu’il photographie, chasse la bonne « punchline » visuelle pour donner à ces œuvres le ton décalé, parfois provocateur et politiquement incorrect qu’on leur connaît.

« J’injecte des éléments poétiques dans ce milieu plein de virilité au premier abord. Pour
moi une bonne photo de rap, c’est une photo qui dure dans l’aspect, mais qui transmet
une émotion et une part de poésie » résumé le photographe.