La société Meta abandonne l’identification automatique des utilisateurs du réseau social Facebook via la reconnaissance faciale. Plus d’un milliard de personnes étaient jusqu’alors concernées par ce dispositif.
Rédigé par Jérôme Pesenti, vice-président de l’intelligence artificielle chez Meta, le communiqué de la société californienne annonce avec regret la fin d’un des plus importants programmes de reconnaissance faciale au monde. Initié en 2010, celui-ci proposait encore récemment d’analyser les photos et vidéos Facebook sur lesquelles tout utilisateur ayant activé la reconnaissance faciale était susceptible d’apparaître, afin de suggérer automatiquement son identification. Lors de l’activation de la fonctionnalité par un utilisateur, Facebook créait en fait un modèle (ou template) basé sur des images déjà postées sur le réseau social et servant de point de comparaison à la technologie de reconnaissance faciale.
Conséquences et raisons de l’abandon d’une technologie déployée à grande échelle
Selon Meta, l’abandon de ce dispositif sera effectif au cours des prochaines semaines et aura pour conséquence la suppression totale des modèles de reconnaissance faciale d’un bon milliard d’individus – soit plus d’un tiers des utilisateurs actifs de la plateforme. Ceux-ci ne recevront plus de notifications lorsqu’ils apparaîtront sur des photos partagées sur Facebook par d’autres utilisateurs, et ne verront plus apparaître les suggestions d’identification de leurs « amis » sur leurs propres photos. Le véritable aspect dommageable de l’abandon du système de reconnaissance faciale de Facebook est cependant l’appauvrissement de la fonctionnalité AAT (Automatic Alt Text). En effet, si cette dernière sera évidemment toujours en mesure de fournir automatiquement des descriptions d’images aux personnes aveugles et malvoyantes, ces descriptions ne contiendront plus les noms des sujets reconnus grâce à l’intelligence artificielle.
Le communiqué de Meta mentionne également que l’entreprise considère toujours la reconnaissance faciale comme un outil d’avenir, mais que face à l’inquiètude grandissante qu’elle suscite, celle-ci doit être limitée à des usages qui garantissent aux individus un contôle plus important de leurs données – tels que le déverrouillage des smartphones. Ce soudain souci pour le respect des données personnelles des utilisateurs de Facebook doit cependant être apprécié à l’aune de la tourmente médiatique et politique dans laquelle se trouve Meta depuis la récente publication des « Facebook Files » – documents qui entendent justement prouver que le réseau social se montre indifférent à l’égard de la protection de ses utilisateurs. Rappelons aussi qu’en début d’année, l’entreprise a versé la coquette somme de 650 millions de dollars à des habitants de l’Illinois à l’initiative d’une action collective qui accusait Facebook d’utiliser la reconnaissance faciale sans avoir recueilli l’accord des personnes potentiellement identifiées.
Source : Meta
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