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Femmes en regard

La Maison Guerlain poursuit, comme chaque année au printemps, son exploration de la photographie avec, pour cette édition, un focus sur les femmes. Au programme de Femmes en regard, une exposition de quatorze artistes de renommée internationale, et un cycle de conférences féminin et pluriel. (Photo d’ouverture : Claire et le Lit Bleu​, 2017 © Charlotte Abramow)

Quatorze femmes photographes mènent la danse à la Maison Guerlain ce printemps. Quatorze artistes de plusieurs générations qui « nous invitent à réfléchir sur la manière dont une femme peut regarder une autre femme », pour reprendre les mots de Jean-Luc Monterosso, fondateur de la Maison européenne de la photographie (MEP), qui signe le commissariat de cette exposition. Du reportage de guerre à la photographie humaniste en passant par la photographie activiste, la mode ou encore la pratique du portrait, c’est un véritable florilège qui se déploie sur les murs du célèbre parfumeur. Plusieurs écritures qui nous rappellent que « le regard féminin est une revendication et une reconquête de la part des femmes. Le regard féminin est un regard émancipé des dynamiques établies de pouvoir et de domination », explique Luce Lebart. L’historienne de la photographie, qui signe avec Marie Robert une Histoire mondiale des femmes photographes (éd. Textuel, 69 €, 504 pages) rappelle également que la photographie constitue pour elles « un puissant moyen d’expression et un outil d’émancipation ».

Concentré d’histoire de la photo

Guerlain a toujours mis en avant les femmes et célébré leur talent. Les quatorze œuvres accrochées aujourd’hui au 68, avenue des Champs- Élysées proposent un véritable concentré de l’histoire de la photographie depuis la moitié du XXe siècle. On y trouve en effet Sabine Weiss et Martine Franck, deux autrices aux styles profondément humanistes et bienveillants. Après avoir parcouru les grands conflits du siècle dernier, Christine Spengler délaisse le reportage de guerre pour revisiter ses photos noir et blanc dans lesquels elle « fait entrer la couleur pour redonner vie à ses souvenirs d’enfance ». Dans le domaine de la mode, Sarah Moon a depuis longtemps démontré que son regard complice sur les modèles pouvait donner à voir une tout autre approche de cet univers, qui s’offre souvent à nous à travers celui des hommes. Comme Dominique Issermann qui, d’une autre façon, « a su très tôt s’affranchir des règles établies pour affirmer hautement son autonomie et sa liberté », décrypte Jean-Luc Monterosso. Les images iconiques d’Alice Springs et de Bettina Rheims expriment elles aussi, à leur manière, une prise de pouvoir symbolique, une forme d’empowerment qui traverse les codes et s’affranchit des conventions.

Avec une approche plus critique, Françoise Huguier « relève les métamorphoses que la société de consommation entraîne chez les jeunes fashion victims asiatiques », pour reprendre l’analyse du commissaire d’exposition. La dénonciation des stéréotypes masculins s’incarne dans le travail de Carolle Bénitah, dont « la résistance silencieuse » se manifeste dans des broderies subversives. « Ce sont également les codes que le regard masculin impose à la féminité que dénoncent Cindy Sherman et Valérie Belin », poursuit l’ancien directeur de la MEP. Plus près de nous, les artistes de la nouvelle génération radicalisent encore leurs travaux, avec Delphine Diallo, qui se revendique « activiste et activement déterminée à changer la perception de la femme de couleur et de la femme en général ». Ou encore avec Marie Rouge et Charlotte Abramow, qui interrogent la question du genre et de l’identité à travers le corps et la sexualité.

Conférences

Un cycle de conférences, auxquelles participe Charlotte Abramow, Valérie Belin, Françoise Huguier, Luce Lebart, Sarah Moon, Marie Robert, Marie Rouge, Christine Spengler et Sabine Weiss sont accessibles à tous, en direct sur inscription depuis chez vous, ou plus tard en retransmission. une fois passées. Rendez-vous les jeudis à 18h30 à partir  du 15 avril 2021. Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire aux trois premières conférences via ce lien !

L’ouverture des inscriptions aux autres conférences se fera au fur et à mesure.

AGENDA

Le travail de Valérie Belin sur la lumière explore les frontières de la métamorphose et de l’identité́. Dans une photographie produite spécialement pour Guerlain en 2017, Valérie Belin interroge les canons de beauté standardisés et aseptisés en vogue dans les années 1950, la place de la femme, son statut et sa fragilisation par le diktat de l’image dont elle est la première victime.
Interviewée par Anaïs Viand, rédactrice en chef web chez Fisheye
(Liberty , 2017 © Valérie Belin Collection Guerlain)

 

Le travail de Charlotte Abramow aborde principalement le rapport au corps, les femmes et les étapes de la vie. En 2019, elle réalise le clip féministe « Balance ton quoi » d’Angèle, qui questionne les rôles de la justice et de l’éducation dans le combat pour l’égalité. Quels que soient les médiums, Charlotte Abramow a pour leitmotiv de raconter l’humain de manière poétique et métaphorique.

 

Le travail de Marie Rouge s’articule autour du portrait et du reportage, s’intéressant particulièrement aux femmes et au milieu LGBTQI+, qu’elle sublime dans des clichés empreints de poésie et de détermination. Fortes, frontales, dans une mise en scène dépouillée, les femmes immortalisées par Marie Rouge s’apparentent à des icônes.
Interviewée par Anaïs Viand, rédactrice en chef web chez Fisheye.
(Angèle , 2017 © Marie Rouge)

 

Le reportage de guerre, presque toujours exclusivement réservé aux hommes, a pourtant suscité quelques vocations. Christine Spengler a couvert la plupart des conflits de la deuxième moitié du XXe siècle : le Vietnam, le Tchad, le Cambodge, l’Irlande du Nord… A la différence de ses confrères, elle s’intéresse surtout aux survivants, particulièrement aux femmes et aux enfants. « Je suis une photographe de guerre qui conte la vie », écrit-elle dans son autobiographie.

Sabine Weiss est la dernière représentante de l’école humaniste, incarnée par Robert Doisneau, Willy Ronis, ou Brassaï. Pendant près de soixante ans, elle a exploré une grande variété de domaines, du reportage au portrait, de la mode à la publicité, et n’a cessé de sillonner le monde, dévorée par une curiosité insatiable.
Interviewée par Anaïs Viand, rédactrice en chef web chez                                                            Fisheye
                                                      (La petite Égyptienne , 1983 © Sabine Weiss)

De l’Afrique à la Sibérie, des coulisses des défilés de mode aux cellules des nonnes colombiennes, de l’Asie du sud-est des années 1950 à la jeunesse d’aujourd’hui, Françoise Huguier a promené son regard aigu sur le monde et sur les photographies du monde. Conteuse insatiable, elle vient nous parle de ses voyages, de ses rencontres, et de sa photographie.
(Fan de K-Pop à Kuala Lumpur, 2015 © Françoise Huguier)

 

 

Sarah Moon est devenue célèbre avec sa campagne de publicité pour Cacharel. Ayant partagé la vie et l’univers des mannequins, elle saisit leurs regards et leurs attitudes avec une complicité qui la distingue des hommes dans la photographie de mode. La photographe façonne un univers immédiatement reconnaissable, au sein duquel les personnages semblent suspendus dans le cours d’une histoire où affleurent les références littéraires et cinématographiques.

Interviewée par Anaïs Viand, rédactrice en chef web chez Fisheye

L’exposition Femmes en Regard ouvrira ses portes dès la réouverture de la boutique Guerlain.

Source : Guerlain

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