Inspirations

Greetings From Mars : entretien avec un parisien qui « a posé les pieds sur mars »

Il y a 9 ans Par ThierryR

Certaines séries photos nous embarquent aux quatre coins du globe pour découvrir de nouveaux paysages, de nouveaux horizons. Le parisien Julien Mauve est parti plus loin encore, il a (presque) posé le pied sur Mars. Nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec lui et de lui poser quelques questions au sujet de sa dernière série…

…………………………

Dans Greetings From Mars, Julien Mauve nous propose de parcourir de nouveaux paysages, avec une balade sur la planète rouge qui questionne notre façon d’aborder la découverte, le tourisme et encore l’image.

Comment as-tu préparé ce voyage ?
Julien Mauve : Tout a commencé à Paris. Avant de partir en direction des Etats-Unis j’ai fait un gros travail de recherche sur le net. Notamment avec Google Maps, j’ai repéré les futurs lieux de mes photos en basant mes recherches sur le paysage, la topologie et bien entendu les couleurs. Il fallait que tout fasse penser instinctivement à la planète rouge. Une fois cela fait, j’avais un plan d’attaque, un itinéraire ainsi que 5 ou 6 lieux principaux pour le shooting.

Dans quelles conditions se sont déroulées les séances photos ? Ça ne devait pas être évident avec ces combinaisons sur le dos…
Les costumes sont des reproductions fidèles de ce que portent les cosmonautes. C’est une boîte qui équipe la NASA et SpaceX pour les simulations ou encore le cinéma. On retrouve leurs créations dans des films tels que Gravity, Appollo 13 ou encore Armageddon. Ces reproductions sont moins chaudes et épaisses que les vraies combinaisons et vu que les photos ont été prises en avril, la température n’était pas si difficile à supporter. Ce qui était moins évident, c’était de courir devant l’objectif en moins de 10 secondes (le retardateur) avec les chaussons qui s’enfilent sur les chaussures.

Tu as pris ces clichés dans des endroits touristiques ? Comment était la réaction des gens présents ?
Oui, nous avons parcouru l’ouest américain, le Grand Canyon, Canyonlands ou encore la Death Valley (où là, il faisait très chaud). Pour une photo, nous avons du prendre une navette avec nos costumes sur le dos pour traverser le désert, car nous avions trop d’équipement. Les touristes étaient intrigués, certains nous prenaient en photo, d’autres nous ont même demandé si nous allions utiliser des jet-packs.

Comment et pourquoi avoir voulu concrétiser un tel projet ?
C’est à la fois un rêve de gosse ainsi qu’une démarche bien encrée dans la réalité. Je suis un grand fan de ce qui touche à l’espace, sa conquête et la recherche de la vie sur d’autres planètes. C’est aussi un sujet très actuel, puisque l’on parle sérieusement de tourisme spatial et sachant que l’on compte envoyer des colons avec un aller simple sur Mars pour y former une colonie d’ici 2030.
C’est aussi un regard sur le tourisme actuel et notre rapport à l’image. A l’heure où il est possible de traverser le globe en prenant l’avion, les gens cherchent toujours plus d’exotisme et de nouvelles expériences. Les touristes se réapproprient les paysages et affichent ensuite leurs photos sur les réseaux sociaux dans une certaine quête de l’ego et de l’auto-définition.