Bien qu’elle soit présente sur le Web depuis plusieurs mois, voilà seulement quelques jours que la nouvelle de son existence a atteint nos contrées. Imma, modèle féminin visible sur quelques dizaines de photos, n’est autre qu’une entité virtuelle.
Je suis un modèle virtuel. Je m’intéresse à la culture et au cinéma japonais. Je veux attirer les humains aux défilés de mode.
Imma
Voici la description – pour le moins laconique – qui apparaît en introduction du compte Instagram d’Imma. Partiellement générées en images de synthèses, les « photographies » y apparaissant nous montrent une jeune femme asiatique à la chevelure rose et aux goût vestimentaires plutôt originaux, posant au sein de divers environnements. Tous les archétypes de la photographie de mode japonaise sont là, à ceci près que le modèle en question n’est pas humain mais a été créé par la société tokyoïte ModelingCafe. Pour obtenir les résultats les plus réalistes possibles, cette dernière utilise de véritables décors et un modèle réel, puis transpose la tête d’Imma sur le corps de celui-ci.
Certes, l’utilisation d’images de synthèse est désormais courante et de plus en plus réaliste dans les productions cinématographiques d’ampleur – on pense notamment au clone du personnage de Rachael dans Blade Runner 2049 –, mais les incursions dans le domaine de la photographie semblaient jusqu’alors limitées à quelques essais à l’esthétique douteuse – tels que les modèles virtuels de la Balmain Army. Si les images d’Imma contiennent elles aussi quelques invraisemblances en ce qui concerne l’éclairage et la texture du visage du mannequin virtuel, force est d’avouer que le degré de photoréalisme se révèle relativement impressionnant.
Une fois la performance technique établie, on peut néanmoins se demander dans quelle mesure les partis pris esthétiques des images auxquelles nous sommes exposés depuis de nombreuses années ont influé sur notre notion de réalisme – notamment lorsque nous sommes face à des photographies de mode. Enfin, même en faisant fi de tout questionnement moral, on peut bien entendu s’interroger sur l’utilité de mettre en scène un modèle virtuel plutôt qu’un être humain…
Source : Imma sur Instagram
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