IMPROVE: PSAM! (qui ça?)

le matos ne fait pas la photo

Non, Pas Spam, PSAM!

• Program
• Speed
• Aperture
• Manual

Non, pas PASM non plus: PSAM!

Ce sont les quatre modes d’exposition apparus dans les années 80. Malgré leur âge, les PSAM sont cools! découvrons-les ensemble pour compléter l’article de Anh (on vous gâte, les loulous, on vous gâte!)…

Détaillons le sens de chaque mode, puis leur utilité…

Program: l’ancêtre du « tout auto » d’aujourd’hui. mode programme « automatique »:

Il va juste choisir l’ouverture et la vitesse. En fonction de la quantité de lumière présente (et donc de ce qu’on appelle « l’exposition »)… mais aussi de la longueur focale, notamment, car plus on zoome pour rapprocher le sujet, plus la vitesse d’obturation doit être rapide pour éviter le flou de bougé.

Cependant en mode program, les ISOs et la balance des blancs restent « votre décision« : C’est en cela qu’on l’appelle « l’ancêtre ». Soyez gentils avec lui! Son descendant, vrai mode « auto » ne vous laisse pas ces réglages (que vous ayez un petit compact ou un Canon 5D à 3000€). De plus, le mode « P » permet quand même de « décaler », donc de garder un peu de contrôle.

S et A: les modes semi-automatiques.

Pourquoi « Semi »: parce que pendant longtemps on faisait l’exposition (la bonne quantité de lumière) avec 2 réglages: vitesse/diaph. et donc…

semi-auto c’est l’idée que le photographe contrôle un des deux paramètres en fonction d’une « intention de rendu » (flou d’arrière plan, gel d’un mouvement…) et que la cellule de mesure de lumière de l’appareil dose l’autre paramètre. Le gros « plus » du mode semi auto, c’est la correction d’exposition: on anticipe que la cellule va se tromper un peu, alors on compense!

Speed: priorité vitesse. C’est vous qui choisissez la vitesse d’obturation. L’appareil équilibre en jouant sur le diaph.

De 30 secondes à 1/8000e de seconde sur les reflex. Pendant longtemps, la durée « moyenne » a été de 1/60e de seconde. Soit 16 millisecondes.

priorité vitesse à 1/1600e de sec. pour geler l’écume. Et c’était pas assez!

A: Aperture Priority. Ouverture en français. L’ouverture, c’est l’iris du diaphragme qui la définit (voir article Anh). L’ouverture est liée à la profondeur de champ, c’est à dire à la zone de netteté de l’image. L’ouverture se compte en « F sur ».
f/1 c’est: autant de lumière sur le capteur qu’il en arrive à l’entrée de l’objectif.

f/8 c’est 8 puissance 2, soit 64 fois moins de lumière… Oh! Partez pas!

Résumé: plus le chiffre est grand, plus l’ouverture du diaphragme est petite, et moins on a de lumière.
De f/1.4 à f/8 on fabrique pas mal de flou, mais on a besoin de moins de temps pour faire la photo. La lumière arrive rapidement: temps de pose plus court

De f/8 à f/45 on fait plutôt du paysage: netteté plus générale, mais temps de pose plus long: on a besoin qu’il y ait pas mal de lumière si on veut pas passer deux minutes à exposer l’image…
(enfin, finissons cet aparté pour dire que les infos ci-dessus sont relatives à la taille de la surface sensible! Un compact ne fait jamais vraiment de flou, il est très net partout dès f/4. Sur un reflex il faut attendre f/8 pour le même résultat).

priorité ouverture: pour isoler l’autocollant en floutant le fond.

M: tout en manuel. C’est nous qui réglons la vitesse et l’ouverture. Ca paraît élitiste, ou snob, mais pas forcément! On en reparlera bien spécifiquement, plus tard cette semaine…

manuel: 1/2sec pour poser juste assez longtemps pour que l’éclair impressionne le capteur (à f/8)

………………………… Utilisation:P: un mode auto peut s’utiliser quand on n’a pas d’intention particulière, ou quand on juge ne pas maîtriser le besoin de la scène. Ce n’est pas sale ! C’est reposant. Mais ce n’est pas le plus satisfaisant car l’appareil va juste « moyenner la moyenne » : pas toujours créatif. S : On peut raisonnablement penser que cela a été inventé pour les photographes sportifs.

Quand l’utiliser?
Quand on veut définir une vitesse minimum, pour éliminer le flou de bougé du sujet (voire du photographe). Exemple typique: le sport. Ou en concert, par exemple, avec une lumière très capricieuse, on peut vouloir limiter au 30e de seconde la prise de vue, histoire d’avoir des gens « nets ». IMPROVE reviendra sur les vitesses X ou Y et leurs applications d’ici peu.
La limite du mode « S » c’est quand la lumière vient à manquer: à moins d’autoriser l’appareil à compenser avec les ISOs, si la vitesse que vous avez choisie impose une plus grande ouverture que celle de votre objectif, vous êtes mort: la photo sera sous-exposée.

mode S. durée d’exposition 1/1000e de seconde

A: Ouverture. On décide en premier lieu de ce qu’on veut avoir de net dans l’image. Pourquoi pas tout, tout le temps?

• parce que le flou permet de mettre l’accent sur ce qui est net ailleurs dans l’image.
• parce que le flou c’est beau.
• parce qu’une petite ouverture qui permet d’avoir de la netteté du premier plan à l’infini ça coûte très cher en temps d’exposition: trépied ou flash de studio obligatoire.

Le Mode A est aussi le mode semi- automatique le plus ancien: Cartier Bresson, Doisneau, Depardon ont tous utilisé des appareils semi-auto à une époque: cela voulait dire A ou M ou… rien!

Enfin, c’est le semi-automatique le plus souple: une fois l’ouverture fixée par vous, l’appareil a toutes les vitesses pour adapter l’exposition à la quantité de lumière présente. De 4 secondes à 1/1000e de seconde (scénario limité, mais courant dans les compacts) on n’a pas les problèmes décrits avec le mode « S ».

Quand l’utiliser:

• pour choisir si on isole le sujet en floutant le reste (portrait)
• ou si on veut avoir de la netteté partout (paysage).

Une fois qu’on connaît un peu son matos, c’est aussi…

• …une manière de gérer la qualité de l’optique.

En effet certains objectifs sont bons à pleine ouverture, mais la plupart produisent l’image la plus piquée à partir d’une ou deux valeurs d’ouverture en moins: un objectif qui commence à f/4 va être meilleur à f/5.6 et au top à partir de f/8… on en reparlera plus en détails dans quelques semaines…

mode A: ouverture maximum (ici f/1.4) pour le floutage progressif.

Mode M: pourquoi être en manuel:

• en studio, avec de la lumière « dosée »: on cherche une constance dans l’éclairage. On contrôle, pas l’appareil!
• en reportage, quand on sait par avance que l’appareil va mal doser la lumière. exemple: de nuit!
• en photo de paysage, pour les raisons ci-dessus
• de manière générale, pour la photo créative…

mode M. Temps de pose: 1 seconde. pour le mouvement.

Variantes des noms de mode d’expo:

Certains fabricants appellent cela des modes PASM. ça sonne un peu comme spasme: c’est moins cool!
D’autres qui ne font rien comme les autres (comment ça, Canon fait cavalier seul?): le mode vitesse s’appelle Tv (pour Time Variable?) le mode A s’appelle Av (pour Aperture-Variable?). Les modes M et P sont bien heureusement les mêmes… leur fonctionnement est le même.

En guise de (fausse) conclusion:

Avec le numérique sont arrivés des modes de fonctionnement dit « résultat »: portrait, paysage, enfant , feu d’artifice, etc. etc. – les fabricants ne manquent pas d’imagination. Ces modes prennent le contrôle total de la photo: à vous de tester pour voir s’ils marchent bien sur votre compact.

Il existe aussi un nouveau mode dit « auto » ou « tout auto » ou « tout vert » qui va plus loin que le mode « program » des modes PSAM: il règle aussi les ISOs et la balance des blancs, voire même la mise au point à l’infini pour le paysage… C’est vous qui voyez, mais sans faire le technophile, on pense que c’est à éviter, quand on commence à s’intéresser à ses photos.

Envoyez vos questions techniques de manière concise (avec, si possible) un petit jpg explicatif ou un lien vers la photo concernée à improve [arobase] lense (point) fr