le matos ne fait pas la photo
Niveau: confirmé
Suite à cet article, et en attendant l’arrivée des illustrations de plusieurs articles sur les bases de la photo numérique, allons plus loin sur la balance des blancs…
On commence par les chartes de gris. Il existe plusieurs marques: Kodak, QPcard, Whibal, ou Lastolite dont Anh a parlé ici. Quelques précisions…
L’idée est de photographier un bout d’objet de couleur neutre. Puis d’utiliser la fonction de correction du blanc de notre logiciel de photo, en cliquant sur la zone neutre avec une pipette de sélection.
avant:
après:
le matin est-il mieux représenté dans la deuxième image?
- Une feuille blanche peut faire l’affaire, mais la raison pour laquelle on préfère du gris, c’est qu’il peut être difficile de reconnaître après coup si la feuille blanche n’est pas surexposée: on verrait alors un blanc pur, ce qui pourrait nous laisser penser que l’appareil a parfaitement fait la fameuse balance. Du gris c’est simplement du blanc moins lumineux. Ainsi, moins de danger de le surexposer et de ne pas s’en apercevoir.
- A savoir: le fait de recaler la balance des blancs avec une pipette (en cliquant sur la fameuse zone grise que l’on a photographiée) n’est pas sans conséquence: en décalant les couleurs, vous allez introduire du bruit dans l’image. Surtout avec une image JPEG bien sûr, mais c’est également vrai en RAW (dans une moindre mesure).
- A savoir (#2): la balance des blancs « parfaite » est rarement satisfaisante à l’oeil pour les photos de reportage (voir exemple plus haut). Par contre en studio ça marche très bien.
Si vous voulez aller plus loin, avec un Reflex numérique, vous avez le « mode mesuré ».
- Dans ce cas, il s’agit de prendre une photo d’une charte de gris. Le gris doit remplir le centre du viseur (la zone qui sert à la mesure « pondérée centrale », c’est à dire un cercle qui représente à peu près 10% de l’image visible).
- Deuxième étape: on sélectionne cette image en allant dans les menus de l’appareil. ça s’appelle « balance des blancs personnalisée », par exemple.
- Troisième étape (sur les reflex Canon, par exemple): on passe en balance des blancs « blanc mesuré ». Vous me direz: l’appareil pourrait le faire au moment de la deuxième étape. On vous répondra: oui, on aimerait bien aussi!
Avantage: moins de bruit dans les images qui sortent, puisque la balance des blancs a été faite correctement dans le boitier.
Inconvénient: si les couleurs sont trop parfaites, il faudra reprendre la WB dans votre logiciel…. fastidieux.
D’où la demande de certains pour une balance des blancs « perceptuelle » qui tiendrait compte de l’ambiance attendue… mais c’est une autre histoire 😉
Et si je dois refaire la balance des blancs à la main, et qu’il n’y a rien de blanc dans les images?
- L’astuce: s’il s’agit de photos de vos proches, basez vous sur ce que vous connaissez le mieux: la couleur de la peau, des lèvres, le blanc des yeux, et les cheveux.
- Bien sûr, c’est très subjectif. Mais le rapport entre la couleur de la peau et celle des lèvres d’un portrait suffit à ne pas aller trop loin dans la correction, et à trouver une valeur harmonieuse qui représente bien ces deux couleurs.
On attend vos questions: envoyez les à improve [arobase] lense (point) fr.
Soyez concis et joignez un petit jpg explicatif ou un lien vers la photo qui a suggéré la question.
22 commentaires
Ajouter le vôtre[…] abordée. Pour rappel : elle dépend de la source lumineuse. Pour le reste, je vous invite à lire l’article en question.La température modifie peu l’histogramme mais, elle change beaucoup l’aspect de la […]
[…] la balance des blancs, je fais confiance au mode automatique de mon boiter, et puis comme je shoote en RAW, si besoin je […]
C’est un vrai plaisir de passer régulièrement par ici et d’apprendre un peu plus chaque jour à manier mon 30D et améliorer mes photos. MERCI !!!!! Keep up the good work !
PS. suite au post de Maxpol sur l’intérêt d’une bonne WB à la prise de vue : Forcément TOUT À FAIT D’ACCORD… mais en fonction de l’urgence (en conditions de reportage avec de brusques changements de température de lumière) c’est vrai aussi que la post prod rattrape pas mal (en faisant évidement monter le bruit mais tout de même ! Quelle souplesse par rapport à de la dia ou même du film neg !
APHORISME #1 :
NON… LE RAW NE SAUVE PAS TOUT, une image ratée reste une image ratée (mais quelle en est la finalité ? ratée pour qui ? pour quoi ?)
un excellent produit d’un photo-bricolo belge (hé oui ! … )
LE DIGIGREY, il est aujourd’hui distribué par les magasins Phox (mais il n’y en a plus depuis belle lurette dans mon île reculée… alors je l’ai trouvé sur ebay (vendu neuf par phox mais avec les frais de port en + )
Pour ceux qui seraient intéressés, pas la peine que je m’acharne à trouver les subtiles différences avec les chartes sus-nommées, leur site est plutôt clair :
–> http://www.digigrey.com
Sur les portraits, j’aime bien faire la balance des blancs dans l’oeuil qui tire souvent plus sur le gris que sur le blanc ^^ (ou alors je ne connais que des martiens)
une chose m’intrigue dans cette explication (que j’ai déjà pourtant lue maintes fois, mais elle m’intrigue à chaque fois)… si on fait la balance avec du gris, quand on dit à l’appareil « ça c’est blanc » avec la mesure personnalisée, il ne va pas décaler toutes les couleurs en faisant le blanc gris ??
Super article. Très bien expliqué. Merci ^^
Personnellement je laisse mon appareil en AWB quand je suis en RAW, puisque je peux retoucher ensuite.
Sinon, en jpg je tatonne les réglages des que je change de lieu et d’éclairage.
Je ne suis pas trop d’accord avec ta remarque concernant la correction ‘dans l’appareil’ en ayant fait la balance des blancs qui sortirait moins de bruit qu’une correction d’un RAW à postériori (j’ai peu être mal compris tes propos) : le RAW c’est du brut de capteur, donc que ce soit l’appareil qui effectue la balance ou un logiciel qui le fasse à postériori c’est normalement exactement la même chose.
Moi Je ne comprends toujours pas, sur le D80 il ne veut pas mesurer si j’essaie de le faire sans flash.
ou alors c’est très rare que ça réussisse.
Merci en tout cas, il faut que j’aprenne à me servir de cette fonction..
Sinon je voudrais aussi savoir plus tard comment retravailler la distorsion d’une image(barillet) qui peut se faire aussi bien sur du reflex que du compact.
J’ai bien un outil mais c’est des valeurs à changer et je trouve ça un peu compliqué
J’avoue que je ne suis jamais servi d’outils de ce genre, j’ai tendance à presque me mettre en automatique et règler par la suite dans Aperture. C’est peut être pas la meilleure chose à faire…
Je fais principalement de la photo de concert et le bruit est mon grand ennemi (même avec un objo qui ouvre à 1.8 quand c’est mal eclairé que jdois pousser à 800 voir 1600 ISO, ça aide pas). Je serai le plus heureux des photographes si vous vous preniez l’envie de faire un guide sur la retouche du bruit via logiciel :p.
Sinon comme d’habitude, excellent article, super pédagogue 🙂
Par exemple :
google > whibal
et tu trouves :
http://www.rawworkflow.com/products/whibal/index.html
Y’en a d’autres, et des moins chères aussi… Mais je ne connais que celle-là dans la pratique, même si j’avais lu des tests sur d’autres marques.
Question à 2 balles : Quid du prix et où trouver ces « cartes étalons » ?
Je tiens à ajouter une précision concernant l’utilité d’une charte de gris : en principe il s’agit d’un gris à 18%, ce qui correspond à la valeur étalon de la mesure d’exposition des boîtiers reflex.
Donc en faisant une mesure spot sur le gris de la charte, on aura la mesure optimum de l’expo à utiliser pour la photo (par mémorisation ou en basculant en mode manuel avec les valeurs obtenues). Bien entendu, il faut que la charte soit placée dans les mêmes conditions lumineuses que le sujet à photographier et si les conditions changent il faut refaire une mesure 😉
Moi aussi j’ai une Whibal.
Je ne m’en passe plus ^^
Et je précise : certains logiciels comme Lightroom font la balance des blancs en utilisant une zone autour de la souris, plutôt qu’un simple pixel comme la plupart.
C’est mieux car quand il y a du bruit dans l’image, on aura beau utiliser une carte de référence, sans utiliser cette « zone », la correction changera selon qu’on met la souris sur un pixel ou celui d’à côté… En faisant la moyenne des pixels à côté de la où on a cliqué, le bruit sera annulé et la correction plus « correcte »…
Ca me rappelle la premiere Lense tout ça! Enfin ecrit c’est bien aussi.
Grosse déception, j’ai un moment cru à une déclaration de Maxpol !
Très intérêssant comme d’hab’ , merci !
Par contre une question vis-à-vis : Est-il prévu sur improve un sujet concernant le bruit, comment le limiter, et surtout comment le retoucher en post traitement ?
Un grand service me serait rendu ^^
Il te suffit d’envoyer tes questions a improve[at]lense.fr et nous y répondrons sur le blog 😉
Je suis d’accord avec ton propos mais je pense qu’il parlait de JPEG, et dans ce cas il a raison.
Avec le RAW il n’y a pas de problème de bruit lié à la balances des blancs. Ce qui n’est pas le cas avec l’exposition où un rattrapage à posteriori risque de générer du bruit par rapport à une exposition parfaite dès la prise de vue. Je dis « risque » car une « exposition à droite » (c’est à dire à peine surexposée) peut au contraire être bénéfique dans certains cas (quand il y a peu de hautes lumières par exemple) quand on diminue l’expo en post traitement au moment du « dérawtissage ».
Mais bon dans tous les cas je pense que l’idéal est quand même d’en faire le maximum lors de la prise de vue et le minimum en post traitement 😉
Salut à Tous
Ce sujet est effectivement controversé!
Je reste sur mon affirmation de base: en RAW, le fait d’avoir la bonne balance à la prise de vue produit des images plus propres que lorsque l’on corrige en Post Prod. C’est facile à voir sur une image faite exprès!
Je vous montre ça en images dans un futur « IMPROVE »…. dès mon retour en France….