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Jochen Lempert et le vivant : rétrospective au Centre Pompidou

Avec ses images de biologie, le photographe scientifique Jochen Lempert décortique le vivant et ses équilibres. Le Centre Pompidou lui rend hommage à travers une rétrospective jusqu’au 4 septembre. (Photo d’ouverture : © Jochen Lempert)

Jusqu’au 4 septembre, la Galerie du Centre Pompidou accueille l’œuvre du photographe et biologiste Jochen Lempert. Né en 1958, le photographe vit et travaille à Hambourg. Il débute sa carrière de photographe après une période fructueuse au sein du collectif de cinéma expérimental Schmelzdahin [Dissous-toi]. Cet héritage scientifique reste au fondement de sa pratique artistique, empreinte d’images de la nature, où l’animal côtoie le végétal. Ces images délicates, poétiques, toujours en noir et blanc exaltent l’œuvre des scientifiques Anna Atkins et Karl Blossfeldt et sont empreintes de la nouvelle objectivité allemande, qui résonne particulièrement avec le travail des photographes modernistes.

© Jochen Lempert

L’exposition fait se côtoyer quelques-unes des toutes premières œuvres de l’artiste
avec des œuvres plus récentes, sans hiérarchie chronologique. La première partie Physionomies / Morphologies, rassemble des études de formes et de corps, issus des mondes végétal, animal et humain. Spécialiste de libellule, Lempert y exprime sa capacité méticuleuse à décrire le microscopique. Dans la deuxième partie, intitulée Bioluminescence, des photographies d’organismes vivants absorbant et/ou générant de la lumière rappellent l’obsession de l’artiste pour la captation des épiphanies lumineuses ; enfin, une troisième partie intitulée Perception, révèle le « presque » invisible, offert à notre œil grâce au regard attentif, patient, et humble de l’artiste.

Les photographies sont particulièrement intéressantes en ce que le photographe, à travers son objectif 50 mm, met sa caméra à la hauteur de la vision humaine. Plus qu’une pratique avant-gardiste de la macrophotographie, la photographie de Lempert nous invite à mieux regarder le vivant, à contempler avec attention les détails qui pourraient nous échapper à première vue. Ce parcours photographique nous encourage à mieux apprécier ce que la nature nous offre et porte une réflexion sur l’importance de la photographie dans la préservation et la découverte des environnements.

Avec une innocence et une curiosité retrouvées, on s’émerveille devant des tours d’éponges naturelles, la force herculéenne d’une fourmi, le tissage parfait d’une toile d’araignée, l’ombre d’un papillon sur l’asphalte, la trajectoire frénétique d’une mouche en plein vol ou encore la constellation de tâches de rousseur sur une épaule dénudée. En utilisant parfois le photogramme, le photographe bascule dans le surréalisme en se livrant à des visions fantasmagoriques. Grâce à cette matière photographique originale, permettant d’obtenir une image sans appareil, par simple contact avec la matière photosensible, l’artiste fixe les traces éphémères de quatre minuscules grenouilles sur le papier sensibilisé, devenues tâches abstraites en deux dimensions.

© Jochen Lempert

Excellent laborantin, le photographe porte une grande attention à la technique derrière une image. Ainsi, il prépare lui-même ses révélateurs et ses fixateurs et il privilégie souvent des papiers texturés ou mats, qui accentuent la sensualité de ses images. Entre grands et petits moyens, Lempert bâtit un récit visuel retraçant l’histoire du vivant dans sa plus simple expression.

Le travail de Lempert résonne particulièrement avec l’exposition Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander qui a lieu jusqu’au 5 septembre, à la Galerie 1 du Centre Pompidou.

Source : Centre Pompidou


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