Le Festival de photo MAP Toulouse a dévoilé la gagnante de son appel à auteurs 2022 : Julie Joubert remporte ce titre grâce à sa série, MIDO. Avec son travail, Julie suit Ahmed, un garçon dont la vie est marquée par des emprisonnements répétés. Vous pourrez découvrir son travail du 3 au 19 juin lors du festival MAP. Vous pouvez suivre Julie sur son Instagram. (Photo d’ouverture : MIDO © Julie Joubert)
En février, le Festival de photo MAP Toulouse lançait son Appel à Auteurs sur le thème Célébration « s ». Les membres du jury ont délibéré et nommé le Grand Prix MAP / Conseil Départemental de la Haute-Garonne 2022 : Julie Joubert est donc la lauréate 2022. Cette 14ème édition couronne sa série MIDO, qui suit un jeune homme, Ahmed, qui jongle entre liberté et emprisonnement.
Rencontré dans un centre de réinsertion pour jeunes en difficulté, Ahmed a un parcours constellé d’obstacles. Mido est son pseudonyme, une identité avec laquelle il joue, tantôt en se dévoilant à la photographe tantôt fuyant son regard perçant, sans jamais perdre son charisme naturel face à l’objectif. Il poursuit son rêve de devenir modèle et maîtrise tout l’art de se mettre à nu tout en restant insaisissable. Les clichés sont frontaux, pris au reflex numérique. Aucun détail n’échappe à la caméra en créant des œuvres qui, comme des tableaux de maître, nous plongent dans des portraits à l’aura fantastique.
Plus que modèle, Mido devient un personnage entre fiction et réel, entre rêve et réalité de l’enfermement : il fascine la photographe autant qu’il reste un mystère. Alors qu’il est enfermé à la prison de la Santé, la communication entre les deux se poursuit et la vie d’Ahmed devient un conte poétique en images.
Sur son Instagram, la photographe racontait cette rencontre : « A travers plusieurs moyens de captation – boîtier numérique, jetable ou téléphone portable – ces photographies dressent le portrait de ce jeune en devenir, se cherchant encore et toujours dans une société où il peine à trouver sa place. »
A l’occasion de la sortie du livre qui est consacré à cette série, la photographe déclarait à propos du jeune Ahmed : « Sa grande fragilité, son caractère autodestructeur, ainsi que sa capacité à se révéler, m’ont immédiatement convaincu de la nécessité de le suivre dans son quotidien pendant une période indéterminée. »
Libéré début juillet 2020, Ahmed a été de nouveau incarcéré dix jours après sa libération pour une durée de six mois à la prison de Fresnes.
Le projet MIDO n’en est pas à sa première récompense, tant il est émouvant et représentatif de trajectoires sociales encore trop peu représentées. En 2021 il a ainsi remporté le Prix du Jury du festival Boutographies. Le livre MIDO est à retrouver chez Kahl Editions.
Plus d’informations sur le livre :
MIDO
Kahl Editions
108 Pages – 90 Images – 45 euros
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Source : MAP
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