A l’occasion des soixante ans de la fin de la guerre, Raymond Depardon et Kamel Daoud racontent l’Algérie à travers leurs images et leurs mots dans une exposition à l’Institut du Monde Arabe, Son œil dans ma main, Algérie 1961-2019. Rendez-vous du 8 février 17 à l’IMA. Un livre de l’exposition est disponible chez Images Plurielles. (Photo d’ouverture : Alger, 2019 © Raymond Depardon/ Magnum Photos)
Alors que l’anniversaire des soixante ans de la fin de la guerre d’Algérie approche, l’Institut du Monde Arabe expose « Son œil dans ma main. Algérie 1961-2019. Raymond Depardon / Kamel Daoud », un exposition née de la rencontre de Raymond Depardon avec le jeune écrivain algérien Kamel Daoud. Un témoignage unique sur une page complexe de l’histoire de France et d’Algérie que les deux artistes décident d’aborder chacun avec son langage, selon leurs points de vue distants et pourtant proches. Le photographe arpente l’Algérie dans sa jeunesse en 1961, en photographiant un pays divisé. Il y retourne en 2019 pour capturer une série d’images en noir et blanc d’Alger et Oran.
C’est lors de ce voyage qu’il rencontre Kamel Daoud et s’entretient avec lui lors d’un échange filmé par Claudine Nougaret. Cette vidéo est visible à la fin de l’exposition. Un livre est également né de cette fructueuse rencontre, publié par Images Plurielles. L’exposition est un parcours visuel sensible, avec des images rares et des textes inédits qui se répondent en écho tout en pouvant être vues ou lus séparément : deux mondes, deux regards indépendants et pourtant complémentaires qui s’enrichissent mutuellement…
Installée dans deux espaces, l’exposition présente 80 photographies de Raymond Depardon et cinq textes inédits de Daoud. Elle comprend trois sections : Alger 1961 ; Évian-Bois d’Avault 1961 / Oranie 1961 (niveau -1) ; Alger et Oran 2019 (niveau -2). Dans des salles rehaussées d’un dégradé de bleus évocateur de la Méditerranée, le visiteur navigue entre les grands textes, suspendus comme autant d’installations, et ménageant une transparence qui permet de deviner les photos à travers eux. Textes et photographies sont encadrés à l’identique pour en souligner l’égale importance.
Au sujet de ce projet documentaire et narratif, réunissant les récits de deux générations, Daoud explique : « Raymond Depardon photographie ce qu’il voit à la jonction de ce qu’il ne voit pas. Je regarde ce que je ne vois pas, en croyant savoir ce que cela signifie. Son œil dans ma main. Son corps est ma mémoire. Ce qui m’intéresse chez le photographe, c’est son corps, son errance, son voyage : je me glisse en lui, j’épouse ses mouvements, son regard, sa culture, ses préjugés peut-être, mais aussi sa singularité. Errance de déclic en déclic. »
Son œil dans ma main. Algérie 1961-2019, Raymond Depardon/Kamel Daoud, coéd. Barzakh/Images Plurielles, 23 x 24 cm, 232 p., 134 photos en bichromie, couverture rigide, toilée, marquage à chaud, 35 €, sortie 4 fév. 2022.
Source : Institut du Monde Arabe
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