Kiana Hayeri et Valentin Goppel remportent le prix Leica Oskar Barnack 2022

Le prix Leica Oskar Barnack 2022 a dévoilé ses lauréats : Kiana Hayeri et Valentin Goppel. Kiana a immortalisé l’Afghanistan avant et après l’arrivée des Talibans au pouvoir, avec une attention particulière portée aux droits des femmes. Valentin Goppel remporte le prix Newcomer grâce à une série sur l’impact de la pandémie de coronavirus sur les jeunes. (Photo d’ouverture : © Kiana Hayeri, Promises Written on the Ice Left in the Sun)

Les lauréats du prix Leica Oskar Barnack 2022 dévoile ses lauréats : Kiara Hayeri et Valentin Goppel. Iranienne, Kiana se bat pour l’émancipation des femmes à travers la photographie et documente particulièrement la condition des femmes afghanes. L’arrivée des Talibans et leur prise de pouvoir catastrophique fait l’objet de sa série Promises Written on the Ice Left in the Sun. Valentin a pour sa part tiré le portrait de jeunes pendant le coronavirus en interrogeant les effets de la pandémie sur sa génération.

Kiana Hayeri : le drame des femmes afghanes et la prise de pouvoir des Talibans

Kiana Hayeri aborde dans la série gagnante du prix les conséquences du retrait des troupes occidentales d’Afghanistan et le retour au pouvoir des Talibans en 2021. En quelques jours, les Talibans ont détruit tout ce qui avait été obtenu en matière de liberté d’expression, de droits des femmes et d’éducation, et l’ont remplacé par la peur et l’insécurité. Entre 2018 et 2021, Kiana a capturé des photographies de femmes afghanes : une enseignante de yoga au travail dans un studio de télévision, une femme joyeuse en train de danser dans une salle d’attente, une policière devant le commissariat… en quelques mois, ces importantes avancées ont été balayées par le régime extrémiste. La professeure de yoga a dû fuir avec sa famille, la policière s’est d’abord cachée dans des abris souterrains et a ensuite fui en Allemagne. Les écoles restent closes pour les femmes, les violences domestiques sont en pleine hausse, et la photographe n’a pas hésité à donner la parole à ces femmes obligées à tuer leur mari pour y échapper. Kiana Hayeri considère l’Afghanistan comme « un lieu d’extrêmes, où le meilleur et le pire de l’humanité vivent, côte à côte : la peur et le courage, le désespoir et l’espoir, la vie et la mort coexistent ».
Vous pouvez suivre Kiana sur son compte Instagram. 

Valentin Goppel : être jeunes à l’ère du coronavirus

Valentin Goppel n’a que 22 ans et a remporté le prix Newcomers du prix Leica Oskar Barnack 2022. Sa série Between the years aborde la détresse des jeunes face à la pandémie de Covid-19, qui a brisé leurs chemins, leurs rêves, leur confiance en l’avenir. Valentin a lui aussi a connu la rupture soudaine de ses anciennes habitudes et le sentiment d’insécurité qui semblait déterminer tous ses projets. Le coronavirus apparaît comme un catalyseur de la désorientation permanente. La photographie, cependant, s’est révélée un outil permettant de mieux comprendre ses pensées et ses craintes, et de trouver des images pour combler le sentiment d’abandon. « J’ai essayé de donner à ma génération un visage qui traduit ce que nous avons ressenti au cours des deux dernières années » il confie.
Valentin Goppel regarde ses amis et entourage de son point de vue inquiet, et cherche à créer des images qui transmettent les sentiments de toute une génération à l’époque chaotique que nous vivons.
Vous pouvez suivre Valentin sur son compte Instagram.

Source : LOBA