La couverture de Vogue US avec Kamala Harris a créé le débat dans une Amérique déjà divisée. Les critiques reprochent un évident blanchiment de la peau de la vice-présidente et un manque de soin dans la scénarisation du cliché. (Photo d’ouverture : © Tyler Mitchell)
« La vice-présidente élue Kamala Harris est notre vedette de février », a annoncé Vogue US sur Twitter dimanche dernier dans un message de félicitations. Le magazine de mode a pensé ainsi rendre hommage à la première femme noire à occuper ce poste important. Toutefois, les réactions des internautes ont été controversées : la photographie suscité en effet le débat et alimente les critiques récemment soulevées à l’encontre d’Anna Wintour.
L’historique Rédactrice en Cheffe est en effet accusée d’avoir rarement mis en avant des personnes de couleur et d’avoir pratiqué au sein même de la rédaction du journal une politique de recrutement raciste.
En effet, dans une longue enquête du New York Times datant du 24 octobre dernier, on apprenait que celle qui dirige le Vogue américain « a favorisé un milieu de travail qui mettait à l’écart les femmes de couleur« .
La couverture du numéro de février vient donc alimenter les tensions. Les critiques disent que Harris, la première personne de couleur à occuper la haute fonction, n’a pas été respectée car sur la photo, on peut percevoir les traces d’un blanchiment de peau « à la chaux » et on la voir poser en baskets Converse.
Vogue a publié deux couvertures sur son compte Twitter. Dans la première, Harris porte un pantalon Michael Kors bleu poudre avec une épingle à drapeau à son revers. La seconde est celle qui a suscité la polémique. Ici, la vice-présidente élue est vue de face, vêtue d’une veste et d’un pantalon noirs décontractés, portant des Converse Chuck Taylors assortis avec des perles autour du cou. Elle pose sur un fond rose et vert en signe de clin d’œil à son Alpha Kappa Alpha, la première sororité afro-américaine de l’histoire.
Les objections étaient nombreuses, comme l’éclaircissement de son teint, le mauvais éclairage, la désinvolture des baskets Converse, le fond froissé, etc. Elle n’avait tout simplement pas la qualité d’une couverture de Vogue à laquelle tout le monde était habitué.
David Hobby, ancien photojournaliste du Baltimore Sun, a pensé, lorsqu’il a vu l’article pour la première fois, que la couverture était fausse car elle « est tellement mauvaise ».
Le photographe, Tyler Mitchell, qui avait été le premier afro-descendant à shooter une couverture de Vogue lorsqu’il avait immortalisé Beyoncé pour une September Issue, se défend en expliquant que la photo voudrait rendre hommage aux années étudiante de la vice-présidente. Qu’il avait pour intention de célébrer sa spontanéité…
La polémique autour de ces clichés met encore une fois en exergue les divisions profondes que l’Amérique de Kamal Harris devrait affronter. A l’heure où l’image détient un pouvoir politique sans précédents, une simple photo de mode peut partager un pays.
Source : PetaPixel
0 commentaire
Ajouter le vôtre