Mais que se cache-t-il derrière cette photo ? Quelle était l’intention du photographe au moment où il a appuyé sur le déclencheur ? Et quels ont été ses choix techniques pour parvenir au résultat recherché ?
Aujourd’hui, c’est la talentueuse Pauline Darley qui se prête au jeu des révélations sur cette série en noir et blanc, plutôt en marge de son travail photographique au quotidien. Mais avant d’aller plus loin, n’hésitez pas à nous raconter, dans les commentaires, ce que vous inspirent ces images et la façon dont vous pensez que Pauline a travaillé pour les réaliser.
1. L’intention de Pauline
« Ce jour-là, mon intention première était d’explorer la place du modèle dans son environnement. Crystelle, le modèle, possède un très beau port de tête et je souhaitais en tirer parti pour mettre en valeur l’élégance d’un col roulé sur une femme.
Ainsi vêtue, elle a des airs d’espionne comme celles que l’on voit dans les vieux films. L’extrême sobriété de cette tenue présentait aussi un autre atout de choix : on se préoccupe davantage de l’expression et du décor que du personnage en tant que tel. »
2. Le matériel de Pauline
« Pour cette séance, j’ai utilisé un boîtier Canon 5D MK II accompagné d’un objectif 50mm F1,8. C’est la première fois que j’utilisais cet objectif : je travaille beaucoup, habituellement, avec un objectif 24-70 mm, mais la focale fixe me manquait. Je voulais réapprendre à chercher mes cadrages. »
3. Les conditions de prise de vue
« Pour cette séance, j’étais seule, en face à face avec mon modèle : ni maquilleuse, ni coiffeuse, encore moins de styliste. Il était environ 16 heures, heure d’été et le temps était très nuageux. Une chance car c’est précisément le type de lumière que j’aime : à la fois très nuageux et très lumineux. »
4. Les choix techniques
« Pour ces photos, j’ai travaillé avec une sensibilité 100 ISO, une vitesse réglée à 1/200 et une grande ouverture (F2). Par contre, je n’ai utilisé aucun flash et aucun réflecteur pour ces images. Ces réglages m’ont permis de mettre en valeur les contrastes afin de privilégier, non pas l’individu lui-même, mais la place qu’il occupe dans le décor.
C’est aussi pour cette raison que j’ai opté pour le noir et blanc, afin que l’œil du lecteur ne soit jamais distrait par la couleur. Ensuite, au moment de la retouche, je me suis contentée d’accentuer un peu les noirs pour les rendre très denses. »
Pauline ne donne aucune précision sur la façon dont on peut obtenir une telle finesse du grain de peau. J’en déduis donc que certaines femmes sont dotées de ce don merveilleux et inné de refléter la lumière à la perfection. Et que la nature est une chienne.
N’hésitez pas à faire un tour sur le portfolio de Pauline, festin visuel garanti !
17 commentaires
Ajouter le vôtre» Ce jour-là, mon intention première était d’explorer la place du modèle dans son environnement. »
Dommage que l’environnement du modèle exploré ne soit que des marches et un peu d’eau…
[…] pouvez retrouver ma petite cuisine ici. D’ailleurs, j’espère que vous avez pu voir ce nouveau design de lense? et toutes les […]
[…] avoir décortiqué les photos de Diane Sagnier et de Pauline Darley, intéressons-nous cette semaine à l’art mystérieux de la photo […]
j’aime beaucoup la N°2
la croisée des lignes de l’escalier en flou et la ligne du corps bien net
ont voit :
à gauche le retour de l’escalier
la braguette (photoshop ;))
a+
De bien jolies images vraiment.
C’est ça qui est chouette avec le travail de Pauline Darley. C’est frais, simple, ça touche droit au but.
🙂
G
Dommage qu’à aucun moment le modèle ne regarde l’objectif. Belles photos, mais à part de la froideur et de la distance rien ne passe émotionnellement.
N’ayant pas une analyse aussi pointilleuse que vous, je me contenterai d’un « Très belle série » !
Moi non plus je n’ai pas trouvé qu’on se focalisait sur le décor du fait de la sobriété de l’habillement. La plus ouf est la deuxième photo ou justement les lignes des marches nous ramènent vers le corps parfaitement détaché grâce aux habits noirs et moulants. De plus, excellent idée le col roulé qui donne toute sa superbe au port altier du modèle. Bravo en tous cas!!
Difficile de donner un avis, connaissant la photographe et ayant déjà vu la modèle.
Il en ressort pour un moi un impression de coulée d’encre noire.
Très beau !
J’ai beaucoup aimé cette série pour le modèle évidemment mais pour le style également.
Cependant, je ne trouve pas que la simplicité de la tenue ait pour effet de se préoccuper plus du décor. Ou plutôt, je pense que la faible profondeur de champs fait qu’on oublie presque le décor.
De surcroît, les lignes tracées par les marches ramènent constamment le (mon) regard vers le modèle ce qui lui donne un effet hypnotique, néanmoins assez agréable.
Il y a une sorte de solitude dans ces photos …
Le modèle a les traits fins, elle est magnifique !!
Fanny
Bonjour, quelle belle série ! Le modèle est top.
Je viens de passer moi aussi au 50 mm F/1.8 et je dois dire qu’il est difficile au début de trouver ses cadrages quand on est habitué depuis toujours au zoom.
Sur ce, bonne continuation !
J’connaissais pas son travail ! *sifflote*
Pour l’histoire sur la finesse du grain de peau : Ayant déjà bossé avec Crystelle, cette fille a tout simplement la chance d’avoir une peau formidable qui accroche vraiment bien la lumière. Donc oui, la nature est une chienne comme tu dis. 😀
ah ouais. j’avais pas fait gaffe mais effectivement les marches y sont aussi pour beaucoup.
Jerka, toujours perspicace 😉
C’est cela que Pauline voulait exprimer, non ? Si le modèle avait regardé vers nous, le « focus » se serait déplacé sur son visage, et pas le rapport du corps au décor…
Laisse tomber, tu l’as déjà vu exprimer quelque chose de positif ici ? 😀
Il n’y a que deux images de la série sur ce post. Le reste de la série (http://paulinedarley.com/blog/?p=2317) 🙂