Le site OWNI a publié un excellent article de Lionel Maurel, chroniquant la lutte, le lobbying et parfois les dérapages de certains photographes professionnels et de l’UPP. Sur bien des points, cette guerre présente des similitudes avec celles plus médiatisées de la musique et du cinéma.
image : Battle At F-Stop Ridge 2
Faut-il protéger les auteurs et le droit d’auteur ? Faut-il garder les lois d’avant en présence des règles d’aujourd’hui ? Faut-il embrasser pleinement la révolution numérique, avec les écueils que cela engendrera ?
Une excellente lecture, quelque soit votre « camp ».
…………………………
+ « Une autre photo de la guerre du Web »
+ via
8 commentaires
Ajouter le vôtreLà dessus on est d’accord.
Lorsque Universal vient pomper l’image, c’est dégueulasse mais ça existe et il n’existe qu’un moyen de ne pas se faire pomper ses images : ne pas les mettre sur le net, ce qui est aujourd’hui une très mauvaise idée tant le net est un facteur accélérateur important de notoriété.
Quand à la mention DR, le hic c’est qu’elle touche souvent au photo-journalisme et pénalisent les photo reporters qui sont mal payés, exposés, et mal considérés.
Maintenant il existe une astuce bête sur Google qui permet de voir si une image a été pompée :
Sur Google cliquez sur « image ».
Vous verrez alors apparaitre dans la barre de recherche une icône permettant « d’upload » une image.
Cliquez dessus et importez votre image.
S’en suit one petite recherche et l’apparition des résultats.
Attention, ça ne marche pas depuis un smartphone ou une tablette.
Enjoy 🙂
+1 pour Cellobrutos.
plutôt d’accord pour les points 1 à 4, mais pour les deux derniers:
5) Il faut différencier le fait de récupérer l’image pour une utilisation privée du fait d’utiliser une image à but commercial! Ce n’est pas du tout pareil. Le risque qu’on pioche dans mes images sans me demander pour se faire de la thune n’est pas inexistant certes, mais ce n’est pas tolérable pour autant.
Je n’ai par contre aucun problème à ce que des gens récupèrent mes photos sur mon site pour les mettre sur leur iPod si ça les amuse…
6) Le problème ne vient pas du DR à proprement parler qui était une réponse à une réelle problématique à un moment donné, le problème vient du fait que les gens pensent qu’ils ont le droit de faire cela dans tous les cas et que c’est une facilité administrative. En gros, le problème vient seulement du manque d’information en amont. Attention: l’utilisation du DR n’est pas toujours qu’un moyen de ne pas payer les photos, j’ai aussi eu le cas d’un quotidien qui mettait DR sur toutes ses images, peu importe lesquelles, « parce que c’est plus simple ». Les photos étaient bien payées mais l’auteur n’est pas mentionné. Donc le côté « sauvons la presse papier »… faut pas déconner. C’est quand même largement plus souvent une bonne excuse pour ne pas se faire chier qu’autre chose.
Certes, c’est au photographe pro de s’adapter plutôt que de se plaindre des autres, mais faut pas déconner quand même… Dans mon cas personnel, Universal et compagnie ne se gênent pas non plus pour me pirater mes images, et ils sont pourtant au courant de la législation en vigueur vu que c’est eux qui la font voter.
Bah en fait chui d’accord avec l’article pour plusieurs raisons qui vont peut etre me filer un ban mais bon:
1) les photographes qui râlent, les droits, le manque de boulot, pètent pour la plupart bien plus haut que leur cul et surtout font des photos de merde. (oui des merde, des daubes en couleurs et parfois en noir et blanc).
Je veux dire par là que la photo de mariage, maternité ou book façon H&M n’a rien d’une creation artistique.
Ce sont des clichés qui dans la majorité des cas (donc sauf exceptions) se contentent de pomper des choses faites par d’autres qui ont eux pu se retrouver sur le devant de la scène ou qui ont eu du succès.
Une boucherie de l’image. Certains sortent parfois du lot mais eux arrivent à avoir de la demande. Pourquoi? Ben, parcequ’ils innovent, créent et vont plus loin que le pompage et ainsi sont constament en avance sur les autres. Et bizarrement eux, ne se plaignent pas (il faut dire que se plaindre, ça prend du temps).
2) Les micro stocks d’images sont un nouveau marché et faut faire avec. En fait, les photographes qui râlent contre ces nouveaux acteurs sont comme les majors de la musique: des personnes qui refusent de revoir leur business modele qu’ils savent pourtant dépassé. Oui c’est triste mais si t’évolues pas, le monde ne t’attendra pas. Et c’est pas en manifestant que tu sauras progresser dans ton art…
3) T’as pas de clients, pas de contrats, pas d’argent, c’est forcément la faute des autres. Ton travail, ton style, tes demarches, ta communication, tes prix sont forcément parfait, c’est le monde qui ne va pas bien. La fameuse phrase du « tout le monde roule à contre-sens sauf moi ».
4) Les photographes qui râlent sur les newbs qui cassent les prix.
« j’en ai vu qui proposent une prestation comme la mienne à la moitié de mon prix. Je suis sûre qu’il declare pas en plus le salop ».
Cette phrase on peut la lire sur tous les forums de photos, on rejoint d’ailleurs le 1) et on y répond par cette phrase « si ton boulot ne vaut pas mieux que celui d’un newb qui brade ses prix, change de job! » c’est dur certes, mais soyons honnetes, ces gens disent que ça casse le marché, mais à travers ce qu’ils proposent aux gens, ils continuent de perpétuer cette idée que la photo c’est de l’argent facile à gagner ».
On n’a jamais vu un grand resto s’aligner sur Mac Do et pourtant il a ses clients, bien là c’est pareil, il faut justifier ses tarifs et pour ça, faut bosser dur et progresser, se remettre en question, etc… Ce qui est difficile tant l’égo des photographes est surdimmensionné.
5) « On m’a volé ma photo et on l’a utilisé sans ma permission, je me sens violé »
Primo si tu mets une image sur le net tu t’exposes à l’usage de ton image sans ta permission. C’est dégueulasse mais c’est comme ça. Sinon tu peux oublier internet. C’est le revers de la medaille. Internet permet d’exposer son boulot, de se faire connaitre, mais le risque qu’on pioche dans ses images est présent. La solution? Yen a pas. Il reste d’autres voies de communications, mais personne n’en veux…
Tu veux empêcher ça? T’es au courant qu’Apple veut empêcher le jailbreak? Que les majors veulent empêcher le téléchargement? Bon courage dans ta lutte…
6) La mention DR!
Là encore, plutôt que de faire des manifestations à la con et totalement inutiles, pourquoi ne pas chercher un moyen de relancer la presse qui se casse colossalement la gueule en ce moment en proposant des idées et solutions? Car le DR, s’il est une bonne excuse, il est aussi une solution pour les tentatives (souvent vaines) de survie de la presse…
Bref, on constate que le métier de photographe a mué, changé et est en constante évolution (3D, vidéo) tout comme la photographie (partage via des réseaux sociaux dédiés, démocratisation de la post-prod sur smartphone entre autre), et que la France se partage entre ceux qui font tout pour être acteur de cette évolution, et ceux qui s’entêtent dans le « C’était mieux avant ». Sauf que ces derniers vont disparaitre, et il ne restera que leur travail s’il est un tant soit peu intéressant.
Je déplore cette société du « tout va mal » qui arrose de pessimisme la population, qui focalise sur les problèmes plutôt que sur les solution et qui met en lumière les échecs plutôt que la réussite. C’est regardant vers le haut qu’on évolue.
Ceci est un avis personnel, pas une vérité générale, un constat personnel en réaction à un article.
J’ai trouvé l’article quand même très orienté et pour tout dire assez moyen. En gros les pros qui se « battent » pour le droit d’auteur sont vilains et, pour preuve, il y a 2/3 photographes connus qui ont profité des licences CC. Mouais.
Il y a des réactions intéressantes dans les commentaires qui éclairent aussi sur la conception de la photo et du pro des deux côté. C’est par contre bizarre cette place que tiens le matériel dans ces conversations pro/amateur.
Bref comme tu le dis débat intéressant.
Je vous suggère fortement de lire ceci auquel l’article fait référence: http://labs.hadopi.fr/wikis/synthese-sur-les-evolutions-possibles-de-la-photographie (j’y interviens en tant que « sunejee »), pour voir l’étendue de la misconception du métier de photographe et surtout du manque général d’information au grand public, à qui l’on inculque les bonnes et les mauvaises valeurs du piratage: tu ne téléchargeras point David Guetta (parce que ça « coûte cher » à Universal), par contre on s’en fout que tu télécharges des photos sur google images sans demander à personne.
Corollaire: faute de bonne information, il y a une échelle de valeurs qui se crée entre musique/films d’un côté et photographie (et illustration et d’autres) de l’autre. Et du coup, les dérives sont énormes: je m’en fous que Mme Michu copie une de mes images sur son disque dur, par contre je m’en fous moins du discours « on mettra ton nom, ça te fera de la pub » (-> si tu ne mets pas mon nom, je te fais un procès, donc ce n’est pas vraiment une faveur que tu me fais, c’est une obligation légale), que mes photos soient utilisées commercialement sans mon accord, qu’elles soient modifiées, etc.
C’est là, l’enjeu du droit d’auteur. Pas dans l’utilisation personnelle et privée qui est faite par Mme Michu… et sans véritable information en amont comme cela a été fait pour la musique par exemple, c’est absolument ingérable. Je ne parle pas de répression, mais d’information: aujourd’hui, ma mère ignore que télécharger une photo sur Google Images sans l’accord de l’auteur est autant un délit que télécharger un titre de David Guetta!
Ha. Intéressant de voir que le débat semble enfin un peu évoluer, finalement, après des années de « c’est la faute aux amateurs qui font tout pas cher ».
Intéressant, car la Hadopi a lancé il y a peu un débat sur le sujet en indiquant que leurs « experts » se penchaient sur le sujet de la photo (tout en n’indiquant pas pourquoi – c’est une question réthorique – ils ne s’y étaient pas penchés plus tôt, la photo serait-elle moins une oeuvre de l’esprit que la musique, ou bien est-ce une reconnaissance du lobbying qui a poussé à l’adoption forcée et prématurée de cette loi sans en examiner tous les versants?).
Les amateurs ne sont pas le problème. Les Mme Michu qui « piratent » les photos de bûche de Noël pour illustrer leur fiche de recette de cuisine ne sont pas plus le problème que les Mme Michu qui piratent le dernier disque de Johnny pour écouter pendant qu’elles cuisinent. Par contre, le problème est que Mme Michu ne sait pas qu’elle n’a pas plus le droit de télécharger une photo de bûche de Noël sur google images sans l’accord de l’artiste que de télécharger illégalement l’album de Johnny sans son accord.
De ce manque initial d’information découle tout le reste du vrai problème actuel autour du droit d’auteur – utilisation commerciale d’images sans autorisation de l’auteur, modification des photos sans accord de l’auteur, non respect du droit moral (apposition du nom de l’auteur, que beaucoup considèrent comme une « publicité » et non comme une obligation légale), là sont les vrais problèmes. Faire encore une fois reposer le problème sur des gamins qui font des jolies photos pour pas cher, c’est se tromper de cible, et complètement inutile qui plus est.
Bref, je ne suis pas Hadopiste pour un sou (encore une fois c’est se tromper de cible complètement), mais si les mêmes efforts d’information avaient été faits pour la photo (et toute autre forme de création!) que pour la musique et le cinéma, on n’en serait pas là aujourd’hui… Et je vais donc profiter de mon prochain rdv rue de Texel (suite à ce débat: http://bit.ly/xdqEnf – j’y suis « sunejee »)pour leur signifier tout cela.
A ce sujet, vous serez heureux sans doute d’apprendre qu’Eric Walter est photographe amateur http://www.flickr.com/photos/ericwaltr/… A quand une tribune sur Lense pour approfondir tout cela!
mouais, double post, mon premier commentaire a mis quelques jours à apparaître… bizarre, ce bug.