Michael Wolf est un photographe allemand basé à Hong Kong. Son travail est une réflexion perpétuelle sur la vie dans les métropoles et la solitude des habitants qui y vivent. (Photo d’ouverture : © Michael Wolf)
Dans une série aux allures surréalistes, évoquant certains films d’auteur américains, Michael Wolf restitue une vision mélancolique est abstraite des grandes métropoles. Loin des clichés aériens glorifiant la grandeur de l’Empire State Building et autres monuments grandiloquents capturés lors d’un voyage en hélicoptère, Wolf ne retient que les formes.
Dans la série sobrement intitulée Life in Cities, il restitue un portrait esthétisant de la mélancolie de la vie urbaine. Ce ne sont pas les immenses tours à attirer l’œil du photographe, mais les fenêtres de celles-ci, ouverture inattendue sur des vies de solitude, de travail et de simplicité parfois nostalgique.
Au sein de la fourmilière qu’est la métropole, Wolf s’intéresse aux géométries presque effrayantes des bâtiments, aux lignes épurés et mécaniques, aux couleurs grisâtres, souvent sombres. Son approche est loin d’être réaliste : c’est une fresque qu’il peint grâce à son appareil photo, un grand tableau symboliste qui offre une vision nouvelle et plus humaine des grandes villes et de leurs immenses gratte-ciels.
Wolf fut un élève d’Otto Steinert, photographe allemand à l’origine du groupe Fotoform, mouvement qui concevait la photographie comme un mode d’expression personnel privilégiant la forme abstraite au sens littéral de l’image. Comme son maître, Wolf fait de la photographie une affaire subjective.
L’objectivité des choses se perd donc au profit de nuances, couleurs floutées, ambiances indéfinies, formes presque irréelles. Un building à Chicago devient simplement un quadrillé de carreaux scintillants, une oeuvre géométrique dans laquelle la silhouette du bâtiment passe en second plan.
Wolf est un outsider de la photographie, un observateur au regard aiguisé qui sait trouver dans les détails des symboliques nouvelles. Son passé de photo-journaliste est visible dans la recherche d’histoires que ses clichés véhiculent, dans l’attention au « fait social » et aux sujets qu’il privilégie, souvent abordé avec un haut sens de l’analyse.
Source : Micheal Wolf
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