Clement Melki, Sameer Al-Doumy et Thomas Bernardi de l’AFP racontent la traversée de la Manche des migrants au départ du Nord de la France, fuyant les campements situés dans cette région. Un photoreportage saisissant qui nous ouvre les yeux sur une réalité souvent mise à taire et qui nous plonge, par des photos inédites, au cœur de l’actualité. A retrouver dans The Guardian. (Photo d’ouverture : © Sameer Al-Doumy, AFP)
Sameer Al-Doumy est un photographe syrien né à Douma. Il a passé sept ans à couvrir la guerre qui a ravagé son pays depuis le soulèvement de 2011, dont trois ans à documenter les violations des droits de l’homme dans sa ville natale. Fin 2014, il a commencé à travailler pour l’Agence France-Presse en tant que photographe indépendant autodidacte. Il croit en la photographie comme moyen de parvenir au changement et à la justice. Sameer a dû quitter la Syrie pour sa propre sécurité, et travaille sous un pseudonyme pour se protéger et protéger les membres de sa famille.
Pendant trois semaines, deux équipes de l’Agence France-Presse ont suivi Walid, un Koweïtien, Falah, un Irakien, et ses deux filles, de la ville de Grande-Synthe dans le nord de la France à Douvres en passant par les eaux agitées de la Manche. Sameer a documenté ce voyage en photos en restituant un photo-documentaire saisissant qui illustre la tragique traversée de la Manche par ces migrants. Seulement 33 km séparent la côte française des falaises blanches de Douvres, visibles dans des journées de beau temps, mais la traversée est l’une des plus fréquentées – et des plus dangereuses – au monde. Pourtant, de plus en plus de personnes tentent ce passage risqué.
Entre le 1er janvier et le 31 août, 6 200 migrants ont tenté leur chance, selon les autorités maritimes françaises. Sur l’ensemble de l’année 2019, 2 294 migrants ont tenté de traverser. Le voyage se fait sur des bateaux de fortune : ceux qui peuvent, se procurent des canots gonflables. Les autres, ont recours aux pagaies, aux kayaks ou à un simple anneau de caoutchouc. En août, un jeune de 28 ans s’est noyé en essayant de traverser sur un canot pneumatique.
Une réalité tragique racontée dans ce reportage de l’AFP paru dans The Guardian, qui fait écho aussi aux événements de la Jungle de Calais, démantelée il y a quatre ans, et aux conditions de vie des migrants dans les campements éparses au Nord de la France. Le photo-documentaire est raconté par Clement Melki, Sameer Al-Doumy et Thomas Bernardi, tous journalistes et photographes.
On y suit donc le parcours de Walid et Falah, entre attente, espoir, danger et moments de répit. Un essai photographique urgent, nécessaire, qui remet le curseur médiatique sur des expériences de vie dramatiques que l’actualité du coronavirus a momentanément mis à taire. A retrouver en entier sur le site du Guardian.
Source : The Guardian
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