Du 31 octobre au 8 décembre, la Fisheye Gallery met en avant le travail de Kevin Faingnaert, photographe et sociologue qui nous transporte à la découverte des villages miniers de Transylvanie. (Photo d’ouverture : © Kevin Faingnaert)
C’est pendant l’hiver 2018 que le photographe Kevin Faingnaert part pendant un mois en Roumanie, dans la Vallée du Jiu, région étroitement liée au mines de charbon. Située au sud-est de la Transylvanie, cette vallée des Carpates est devenue le nouveau terrain d’exploration du photographe. Ici il a exploré les changements des relations entre nature, hommes et urbanisme, ainsi que l’histoire à travers les yeux des mineurs.
Pour Kevin Faingnaert le mineur est le personnage central de cette vallée, le protagoniste d’une histoire profondément connectée à ce territoire. « Je voulais rencontrer des gens sur les places de la ville, voir à quoi ressemblait leur chambre, ce que sentait leur cuisine, ce qu’ils pensaient de l’avenir. J’ai vite compris que la situation politique et économique dans le monde se reflétait dans ces villes minières » explique le photographe. En 1979 les mines employaient plus 179 000 travailleurs. Aujourd’hui ils ne sont que 10 000 et les mines restant ouvertes sont uniquement 5. Dans un monde en pleine transition d’une époque en train de s’achever et une nouvelle ère, la mine et ses conditions de travail et technologies archaïques est le symbole d’une société mourante.
Les directives de l’Union Européenne obligent désormais à se tourner vers des sources d’énergie renouvelables et à fermer les mines restantes d’ici la fin de l’année. Cette évolution, si d’un côté elle préserve l’environnement et pousse le progrès en matière de technologie, elle condamne ces communautés à la disparition. Entre roman et documentaire, la série en argentique nous dévoile une réalité peu connue, comme suspendue dans le temps. L’incertitude et le désespoir des habitants. Ces paysages sans perspective sont le reflet du regard de cette population qui paraît condamnée à faire partie des grands oubliés de la mondialisation.
Sociologue de formation, Kevin Faingnaert s’intéresse aux groupes humains avec une approche anthropologique et sociale qui donne à ses cliché une sensibilité particulière. Plusieurs fois il s’est intéressés à des sociétés en marge, comme en 2016 lors de son périple aux îles Féroé, archipel subarctique entre l’Ecosse et l’Islande. La série, bouleversante de vérité et de justesse, immortalisait une communauté de faroïens s’accrochant à leurs racines, tout en sachant que leur culture est peut-être condamnée à disparaître.
Plus d’informations
Fisheye Gallery
2, rue de l’Hôpital Saint-Louis – 75010 Paris
Ouvert au public du du mercredi au samedi de 14H00 à 19H00
Source : Fisheye Gallery
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